samedi 30 novembre 2013

Comment lâcher prise

Comment lâcher prise?

« Ce qui se trouve sur notre chemin ou dans notre sillage est bien peu de chose comparé à ce qui se trouve à l’intérieur de nous » 
Olivier Wendell Holmes.

Comment peut-on s’y prendre pour développer la capacité à lâcher prise ? 

En quelques mots
Prendre conscience, dire adieu au passé, couper le dialogue intérieur et le flux de pensées, pardonner et nous accepter tel que l'on est. 
Mais la première et la plus importante n’en demeure pas moins la prise de conscience. Conscience de nos émotions face à ce qui arrive. Devenir conscient de la perte d’énergie et de bien-être que représentent le besoin de contrôler, d'influencer et d'orienter, mais également le perfectionnisme. 


Prendre conscience

Conscience désigne avant tout un état, celui de vigilance. Conscience est à l'inconscience, ce que la vigilance est au sommeil. On peut parler de semi-conscience dans des états frontière, comme l’état Sophroliminal (en sophrologie). Il s'agit par exemple de sentir en soi, au moment ou cela se produit, l'émotion que peut produire la beauté, le calme qui tout à coup nous envahit, la sensation d'un bonheur même court. Être conscient c'est être attentif à ce qui se passe en soi, dans l "âme' et dans le corps, mais aussi autour de soi.

C'est le premier pas vers une réconciliation avec soi-même.

Dire adieu au passé
Simple, logique, direz-vous, mais pas si facile à faire ! C’est là qu’intervient la stratégie suivante qui est essentielle, celle d'accepter de se souvenir de ce qui par le passé nous a aidé à grandir à nous construire, ce dont on est fier.


Lâcher prise implique parfois de faire le deuil d’une croyance,

"Il faut",  "je dois" appris et conditionnés par l'éducation. Par exemple : il faut que tout soit parfait. - Tout doit fonctionner comme je le veux. - Je dois tout faire moi-même, si c’est fait par d’autres c’est moins bien fait…C’est parfois aussi du résultat qu’il conviendrait de faire le deuil puisqu’il n’est pas sous notre contrôle. Quand bien même nos actes seraient "parfaits" les résultats peuvent être à l'opposé de nos attentes. Ils ne dépendent pas de nous. 

"Lasser correctement nos chaussures avant de nous mettre en marche"
C'est tout ce que nous devons faire. Cela ne nous évite pas, hélas, la chute, si elle devait advenir.La première question à nous poser, donc, pour comprendre pourquoi nous avons autant de difficulté à lâcher prise dans certaines situations, est la suivante : de quoi dois-je faire le deuil ?

Ressasser inlassablement nous empêche de profiter du moment présent
Lâcher prise c'est aussi couper le dialogue intérieur.

Pardonner quand c est possible, et se pardonner toujours dans un vrai regret "divin" comme le dit Maître Eckhart, est aussi une façon de lâcher prise. 
(écouter la vidéo d'Alexandre Jollien)

S'accepter tel que l'on est
Lâcher prise implique parfois de changer la manière dont nous nous voyons et voyons le monde. De nous accepter avec nos limites, nos valeurs, ce qui nous permet d’accepter les autres bien plus aisément. Le cerveau humain est complexe et a des compétences insoupçonnables, à condition que nous développions sa grande flexibilité.
C’est aussi nous mettre en recherche active d’autres moyens pour parvenir à la sérénité.
Une personne peut passer sa vie à se chercher ou à se mentir. Mais s'il décide en accord avec lui-même de se mettre au travail, alors quoi qu'il soit, il finira un jour par se retrouver face à lui-même.

mercredi 27 novembre 2013

Quel rôle joue le savoir dans la transformation de l’homme et de la société ?

La violence est partout, on la trouve chez les gens cultivés comme chez les primitifs, parmi les intellectuels comme parmi les personnes sentimentales. Pas plus l’éducation que les religions organisées n’ont réussi à domestiquer l’homme. Bien au contraire, elles sont responsables des guerres, des tortures, des camps de concentration et du massacre des animaux sur la terre et dans les océans.

Plus l’homme progresse, plus sa cruauté semble s’accroître (...).
Le nationalisme a donné lieu à des guerres, mais il existe aussi des guerres économiques, ainsi que des haines et des violences individuelles.
L’expérience et le savoir ne paraissent rien enseigner à l’homme et la violence sous toutes ses formes persiste.

Quel rôle joue le savoir dans la transformation de l’homme et de la société ?

L’énergie qui a été utilisée pour accumuler les connaissances n’a pas modifié l’homme ; elle n’a pas mis un terme à la violence. L’énergie qui a été déployée pour expliquer de mille et une façons pourquoi il est si agressif, si brutal et si impitoyable n’a pas non plus mis fin à sa cruauté. L’énergie investie dans l’analyse de sa destruction folle et suicidaire, du plaisir qu’il prend dans la violence, de son sadisme et de son comportement dominateur n’a d’aucune façon su rendre l’homme plus attentif et plus paisible.

En dépit de tous les mots et de tous les livres, malgré les menaces et les punitions, l’homme est toujours un être de violence(...)
(...)Dans l’attention totale, qui est addition de toutes les énergies, la violence ne peut plus s’exercer d’aucune façon."

 Jiddu Krishnamurti 
Journal.  Pages 107 et 108.10 octobre 1973. Editions Buchet/ Chastel. 1995.

Un livre à lire, Les relations perverses

Inspiré de l'ouvrage de Bruno Bettelheim, "La psychanalyse des conte de fées", cet ouvrage se termine sur une note profondément humaine:

"Un être humain est par essence castré, incomplet. C'est aussi ce qui fait sa grandeur. Avec tant de souffrances de faiblesses, il est capable de courage et de beauté. Ces limites qui devraient être respectées et honorées, sont investies par le pervers pour humilier (...).

"Quant au pervers, il ne l'est pas par hasard. Il a souffert aussi, mais il ne demande pas d'aide parce qu'il transforme sa souffrance en actes. Ce faisant, il se fait acteur et victime de situations de souffrance tant au niveau personnel que social. La perversion est un jeu perdant-perdant, où seul l'instant de mort gagne. (...)

Alors la voie pour la victime, si difficile soit-elle, reste encore de s'absoudre de ses imperfections et d'utiliser le pervers pour faire un pas de plus sur le chemin de l'évolution. (...)
Utilisons pour cela la puissance du pardon, il est nécessaire pour fermer la porte aux douleurs passées et continuer le chemin."


dimanche 24 novembre 2013

L'estime de soi c'est "Je m'aime"

"Peu importe les difficultés, 
les erreurs, les échecs, 
les défauts, les limites, dans 
l'histoire de l'Univers, entre 
MOI et MOI, il n'y a que de 
l'AMOUR"

jeudi 21 novembre 2013

Libre-arbitre et liberté

Libre-arbitre et Liberté

"Pour vous aider à comprendre l'importance du choix et du libre-arbitre, essayons, à partir d'une analyse très succincte de certains courants philosophiques, de comprendre l’importance du fait que l'homme existe en tant que tel face à lui-même. L'homme doit se découvrir pour se comprendre, se poser à distance de lui-même et s'étudier. L'objectif de la phrase de Platon « connais-toi toi-même »est la connaissance. La même recherche se retrouve chez Descartes « la vérité est à découvrir et non à construire, le probable n’est jamais probable ». Friedrich Nietzsche écrit  « deviens ce que tu es, c’est-à-dire ce que tu n’es pas». Ces démarches nous enseignent que la vie est une démarche spirituelle qui s'inscrit loin de la pensée dogmatique et moralisante. Pour Spinoza : « Le réel est la substance conçue par Soi (…) l’être s’exprime par son agir (…) le désir est un effort de chacun pour préserver son être ». Ainsi, l'Être véritablement libre est celui qui existe par lui-même et pour lui-même, sans avoir besoin du "regard" de l'autre, il s'exprime par des "actes" et des "choix". "

Erick Dietrich, Medecin , Sexologue

lundi 18 novembre 2013

Quand l’esprit guérit le corps – partie 2

Texte extrait du documentaire d'Arte

Des pratiques qui réveillent nos ressources régénératrices
Il existe, de nombreux outils, précieux et peu coûteux au service de la « santé préventive » : la restructuration cognitive, la méditation, la méthode Trust, l’effet placebo, l’approche holistique,…

En voici quelque uns.

1- La restructuration cognitive (2)

Il s’agit d’une analyse de la manière dont nous abordons et réagissons face à une situation : sereine ou au contraire irritée (feu qui passe au rouge et voiture qui nous empêche de passer,…). Le but est d’éviter les pensées nuisibles et le stress inutile. La « médecine corps-esprit » élabore des stratégies pour s’aider soi-même. Aux États-Unis, elle fait partie du système de santé, car elle atténue l’effet des maladies et contribue à rester en bonne santé.

2- La méditation

Harvard est le berceau de la « médecine corps-esprit ». En Europe, elle se développe doucement. Sarah Lazar (et Britta Hunzel en Allemagne), chercheuse en neuro-science, a été l’une des première a étudier la méditation. Elle examine se qui se passe dans le cerveau des gens qui la pratiquent.
Une pratique régulière de la méditation provoque effectivement des changements dans les connections à l’intérieur du cerveau et dans la communication intercellulaire ; ces effets s’accumulent avec le temps : plus on médite, plus le cerveau se modifie. Augmentation de l’épaisseur de la matière grise au niveau de l’hippocampe, par exemple, sensible au stress. Ses neurones peuvent mourir quand le niveau de stress et de cortisol est trop élevé.« Plus on médite, plus le cerveau se modifie »
La méditation aide les personnes à prendre du recul, à voir les choses différemment, à comprendre les effets de certains événements sur la santé : prendre mieux conscience de certains mouvements lorsque l’on fait du sport et du coup, de se sentir mieux. Elle permet à l’individu de contribuer à son propre bien-être, contrairement au traitement médicamenteux. La méditation pourrait aussi retarder le vieillissement du cerveau.

3- la Méthode TRUST

Christa Diegelmann est psychothtérapeute (ID Institut, Kassel). Elle fait appel à la psycho-traumatolie, la psychologie positive. Ses concepts-clé sont :
- mieux contrôler le niveau de stress ;
- les sentiments de détresse et de désespérance pèsent lourd dans l’évolution d’une maladie
Il existe des exercices visant à se concentrer sur ses propres ressources intérieures : s’absorber dans des situations agréables, des sentiments positifs, même dans des moment difficiles, de grande détresse. Exemple : « l’Alphabet du bien être »
Les séances contribuent à lever les blocages du cerveau liés au stress et à l’angoisse. La voie est alors libre pour réactiver ces fameuses capacités régénératrices.
Souvent les exercices sont très simples comme l’alphabet du bien-être :
Vous allez choisir une lettre, n’importe quelle lettre de l’alphabet. B, par exemple. Réfléchissez à des mots qui commencent par « B » et évoquent le  bien-être (« Bonheur », « Brugnon », « Ballon »….)Et faire ça quand on se sent anxieux ou quand on n’arrive pas à dormir, est encore plus efficace ! Le but est d’apprendre à rendre son cerveau réceptif et capable d’agir.

4- L’effet placebo

La croyance, l’espoir déclenchent l’effet. L’effet placebo est efficace sur la douleur. L’effet porte sur les zones du cerveau qui gèrent la douleur.
C’est bien la preuve qu’il existe un lien avec les mécanismes régénérateurs de l’organisme. L’analgésie par placebofonctionne par l’activation des fonctions de diminution de la douleur.
Les attentes (positives/négatives) et la confiance de chacun jouent donc un rôle très important lorsque l’on administre un médicament :
- associer les médicaments et autres traitements avec des attentes de traitement positives limite les effets secondaires, voir permet de réduire les doses ;
- le rôle du médecin est vital : si la relation de confiance est établie, il facilite la guérison, en accélère le processus.
La conduite des entretiens (conseil, annonce de mauvaises nouvelles,…), la communication, l'aptitude à communiquer sont au moins aussi incontournables que les connaissances médicales.
Trouver les mots qui rassurent, instaurer la confiance font partie du cursus d’apprentissage des futurs médecins. En juillet 2010, l’ordre des médecins allemand a d’ailleurs reconnu officiellement le rôle de l’effet placébo et recommandé qu’il soit pris officiellement en compte par les médecins. D’autres études montrent qu’il est possible d’établir jusqu’à 80% du diagnostic dès l’anamnèse (instant lors duquel le patient fournit des renseignements sur ses antécédents).
Pourquoi consultons-nous ?
On consulte en général quand on est en situation de détresse : le médecin joue alors un rôle central de guide pour traverser cette crise ; il doit « poser les jalons » pour que le patient puisse activer les forces qui sommeillent en lui. Il guérira alors à la fois avec l’aide du médecin et en même temps en puisant dans ses forces intérieures.
Le médecin doit aider le patient à activer les forces qui sommeillent en lui.
Mais pour obtenir ces résultats, il faut du temps et les médecins n’ont pas toujours le temps (question de coût). D’où l’importance des forces régénératrices de chacun !  Le cercle vertueux ! CQFD, une fois de plus !
Professeur Gerald Hüther : « Tous les médecins devraient prendre en compte ces données qui viennent de la neurobiologie, physiologie, la biologie et tout faire pour que les patients activent leurs capacités d’auto régénération.  Certains hôpitaux le font« . Il faut entretenir le « bon esprit » d’un hôpital pour éviter qu’il ne devienne une machine sans âme à l’esprit gestionnaire qui va jusqu’au patient et qui fait disparaître le dialogue : les coûts augmentent et l’efficacité des soins diminue.

samedi 9 novembre 2013

La puissance de l'esprit pour guérir le corps


Texte extrait du documentaire d'Arte
À chaque blessure légère, une petite coupure par exemple, nous constatons la capacité d'auto-guérison de notre corps. Mais cette aptitude se manifeste-t-elle dans des cas plus sérieux ? 
La médecine occidentale actuelle, axée sur la haute technologie et les traitements chimiques, semble faire peu de cas des solutions aussi simples et naturelles qu'un dialogue avec le patient. Certains praticiens, persuadés de l'importance et de l'efficacité de la collaboration avec le "médecin intérieur" présent en chacun de nous, développent des méthodes d'accompagnement originales. Quelles que soient leurs différences théoriques ou pratiques, ces approches encouragent le patient à explorer sa propre voie de guérison. 




Qu'est-ce que le bien et de mal


vendredi 8 novembre 2013

La pleine conscience une méthode de méditation issue du Zazen

 En expérimentant la pleine conscience venant des techniques boudhistes de méditation,
 Jon Kabat-Zinn a montré scientifiquement que cette méthode était un facteur de  guérison ou d’amélioration pour de nombreux troubles psychologiques et même physiques. 
 Son travail est donc un remarquable exemple d’une intégration réussie entre une 
 méthode appartenant traditionnellement au plan spirituel ou transpersonnel et les    méthodes scientifiques d'observation et d'évaluation de la médecine classique.
  Voici ce que dit Jon Kabat-Zinn pour définir la pleine conscience, dans l' introduction de son livre "Où     tu vas, tu es" :
"Les pratiques les plus sophistiquées et les plus systématiques pour cultiver la conscience méditative, ou pleine conscience, ont été développées dans la tradition bouddhique; celle-ci néanmoins de par son essence universelle, s'adresse autant aux Occidentaux qu'aux Orientaux. Elle consiste en une certaine manière de diriger son attention, en utilisant au maximum les capacités de son esprit et de son corps au cours d'un travail de toute une vie : il s'agit d'apprendre à grandir, à guérir et à communiquer. Et, détail appréciable, la pleine conscience peut se pratiquer chez soi ou partout ailleurs sans devoir suivre un enseignement spécifique.
Notre clinique est un service externe du Département de médecine, où les médecins peuvent envoyer leurs patients en complément aux traitements traditionnels ou lorsque ceux-ci s'avèrent insuffisants. Dans ce service les malades apprennent les fondements de la méditation et ses applications pratiques dans la vie quotidienne. On leur enseigne aussi comment utiliser la méditation pour faire face et travailler avec le stress, la douleur et les difficultés de la vie.
Les médecins nous envoient des patients atteints des maladies les plus diverses qui incluent affections cardio-vasculaires, maladies chroniques, cancer, sida, problèmes gastro-intestinaux, maladies de la peau, etc...sans oublier les symptômes d'anxiété, de panique et le stress de la vie ordinaire dans notre monde qui s'accélère à la vitesse gand V".

Dans cet autre court texte, Jon Kabat-Zinn nous montre le pouvoir intégrateur de la pleine conscience, dont l’émergence est l’objectif principal comme pour toute méditation.


"La conscience n’est pas la pensée. Elle est dans une autre dimension, au-delà de la pensée, tout en l’utilisant et en reconnaissant sa valeur et son pouvoir. L’esprit pensant peut être sévèrement fragmenté à certains moments, la plupart du temps d’ailleurs. C’est la nature de la pensée. Mais la conscience peut nous aider à percevoir que notre nature fondamentale est déjà intégrée et entière. Loin d’être handicapée par le pot-pourri de nos pensées, la conscience est semblable à la marmite dans laquelle mijotent différents aliments : carottes, oignons, poireaux, pommes de terre, etc… cuisant ensemble, finissent par devenir une soupe consistante et nourrissante. Il s’agit ici d’une marmite magique, où il n’y a rien à faire, à part allumer le feu. La conscience est ce feu qui cuit les aliments, aussi longtemps qu’il est entretenu".

Jon Kabat-Zinn « Où tu vas, tu es » Editions J’ai Lu

jeudi 7 novembre 2013

A lire: Dossier 57 du "Monde des religions"

  • Descriptionrésumé

Résumé de "Trouver sa voie spirituelle"


"Les religions traditionnelles tendent à décliner et de plus en plus de Français, en quête de sens dans une époque anxiogène, se tournent vers de nouvelles voies spirituelles. Celles-ci présentent des visages très différents, singuliers et tout à fait nouveaux pour certaines d'entre elles, mêlant traditions religieuses, développement personnel et philosophie. 
Le dossier du numéro 57 du "Monde des Religions" aborde, dans un esprit d'ouverture et de pluralisme, les trois axes suivants, à travers des entretiens, des analyses de fond, des portraits et des reportages vivants:
- Le renouveau spirituel dans les grandes religions - Y-a-t-il encore des maîtres spirituels? (dans l'hindouisme, le bouddhisme, le christianisme, l'islam, le judaïsme et le taoïsme) - Le développement d'une "spiritualité laïque" (sagesse, philosophie, méditation, chamanisme, développement personnel...)"


mercredi 6 novembre 2013

Se connaître soi-même par Frédérique Lenoir

Et puisque l'équilibre d'un couple passe par une meilleure connaissance de soi, qu'est-ce donc que se connaître soi-même ?
F.Lenoir et L. Anvar, nous en donnent leur vision. Texte agrémenté des "Pensées pour moi-même" de Marc Aurèle et d'une très belle musique de bols tibétains. 

Pensées de Marc Aurèle I

Le matin, dès qu’on s’éveille, il faut se prémunir pour la journée en se disant : « Je pourrai bien rencontrer aujourd’hui un fâcheux, un ingrat, un insolent, un fripon, un traître, qui nuit à l’intérêt commun ; mais si tous ces gens-là sont affligés de tant de vices, c’est par simple ignorance de ce que c’est que le bien et le mal. » 

Quant à moi, considérant la nature du bien qui se confond avec le beau et celle du mal qui se confond avec le laid ; considérant en même temps que celui qui se met en faute à mon égard se trouve, par le décret de la nature, être de ma famille, non pas qu’il vienne d’un même sang et d’une même souche, mais parce qu’il participe aussi bien que moi à l’intelligence et à l’héritage divin, je me dis deux choses : d’abord que nul d’entre ces gens ne peut me faire le moindre tort, puisque aucun ne peut me faire tomber dans le mal et le laid ; et en second lieu, que je ne puis éprouver ni de la colère ni de la haine contre un membre de la famille à laquelle j’appartiens moi-même. 

Nous sommes tous faits pour concourir à une œuvre commune, comme dans notre corps y concourent les pieds, les mains, les yeux, les rangées de nos dents en liant et en bas de la mâchoire. Agir les uns contre les autres est donc certainement manquer à l’ordre naturel. 
Or, c’est agir en ennemi que de se laisser aller à son dépit et à son aversion contre un de ses semblables.

lundi 4 novembre 2013

La portée spirituelle de la peinture, hommage au peintre Zao Wou-ki


L’équilibre d’un couple passe-t-il par une meilleure connaissance de soi ?

L’équilibre d’un couple passe-t-il par une meilleure connaissance de soi ? 

Interview de M.F. Hirigoyen

Marie-France hirigoyen


Après des études de médecine (doctorat en 1978) et d’ethnopsychiatrie à Bordeaux, puis une spécialisation en psychiatrie, Marie-France Hirigoyen exerce en libéral comme psychiatre, psychanalyste, thérapeute familial systémique.Victimologue, elle est diplômée en 1994 de The American University, Washington D.C. 
MFH est également à l'origine de la loi qui condamne aujourd'hui le harcèlement et la maltraitance à l'intérieur du couple comme au travail.

Personnellement, je pense qu’il faut d’abord s’épanouir personnellement pour pouvoir s’épanouir à l’intérieur du couple. Je ne pense pas que ce soit le couple qui vienne régler les choses. J’entends parfois des patients qui sont seuls et qui me disent : « Je cherche quelqu’un pour aller mieux. »  Moi je crois qu’il faut d’abord passer par une connaissance de soi, passer par une démarche personnelle qui permet de savoir qui on est, pour pouvoir ne pas projeter ses difficultés, sa névrose, ses angoisses sur l’autre, mais au contraire construire avec l’autre et donc pouvoir avancer, créer réellement un couple qui tienne.

Comment apprendre à se connaître soi-même ?

L’enseignement actuellement pour les jeunes est très axé sur l’accumulation de connaissances. Je trouve qu’on n’apprend pas suffisamment à développer son esprit critique, à se remettre en question, à connaître ces limites c’est-à-dire : " Est-ce que telle position, tel comportement de l’autre, est-ce que ça me convient ? Qu’est-ce que je veux ? Où je veux aller ? À quel moment mon comportement à moi peut déranger les autres ?

Tout ce questionnement, je crois que c’est ce qui nous permet d’avancer. Or on est à une époque où on ne veut pas de doutes, on est dans un monde où il faut avoir des certitudes : on vous apprend partout, on vous dit ce que ça doit être. Or moi je pense que c’est extrêmement important de douter, mais les jeunes on doit les accompagner dans leurs doutes.  On doit les aider à se poser des questions, à avoir des réponses qui ne sont que des réponses partielles, ponctuelles, qu’on va remettre en question à nouveau, ce n’est jamais acquis. Mais ça, c’est je pense tout à fait le contraire de l’enseignement actuel.
Alors bien sûr on peut avoir des démarches  — des psychothérapies —, des démarches qui peuvent amener à se questionner, mais même là je trouve qu’on va vers quelque chose qui est une réponse absolument à tout. Maintenant on ne va pas faire une psychanalyse ou une psychothérapie, on va chercher un coach : coach qui vous dit ce qu’il faut faire, coach qui vous enseigne la meilleure façon de… ; alors vous avez des coachs pour tout maintenant, c’est très simple. C’est-à-dire des gens qui vous disent, qui vous donnent des clés, et du coup vous n’apprenez pas à savoir votre propre démarche, ce qui vous convient à vous, vous retombez dans des normes, dans des choses toutes faites.

De la même façon on n’apprend pas un questionnement lent, je dirais, mais il faut aller vite, c’est du fast… ; je ne sais pas, il faut aller vite pour tout. Et ça, ça me paraît vraiment difficile pour les jeunes, pour qu’ils sachent un petit peu ce qu’ils veulent, d’autant qu’ils arrivent dans un monde impitoyable, dans un monde incertain parce que c’est difficile de trouver du travail, ils peuvent se retrouver au chômage. C’est un monde que je trouve très inquiétant. Et si on ne leur apprend pas à se questionner vraiment, à se remettre en question en permanence, alors à ce moment-là, ça va être vraiment difficile.
Entretien réalisé le 28 janvier 2011

vendredi 1 novembre 2013

Les Andalousies spirituelles


Et l'être devient sujet

L'Être doit devenir sujet, accéder à la conscience de soi, se retrouver après s'être aliéné. 

Hegel.


L'homme se réalise à partir d'un retour vers soi-même à travers les rebondissements de son esprit, son expérience, son histoire, son art, sa religion... "L'être-là" (Da-sein) qu'est l'homme existe et ne subsiste pas seulement et cette existence est irréductible au doute. C'est parce qu'on existe qu'on parle, qu'on travaille, qu'on pense et qu'on élabore...Mais si le fait d'exister est une évidence, la raison d'être de l'existence reste pour l'homme une énigme

La quête de sens est la grande raison de l'existence et le Tao nous offre la possibilité d'une Voie pour découvrir ce sens et notamment la conscience de ce sens. Cette conscience étant ce qui fait la grandeur de l'homme.
Tao... axe central de l'univers, "d'où tout part et où tout revient". 
Cette doctrine ancestrale donne les clés pour vivre dans l'authentique. Moins connue que le bouddhisme, souvent confondue avec le zen qu'il a cependant influencé, le Tao nous indique "ce qui marche" pour favoriser la vie. "Il émousse ce qui tranche, démêle les nœuds  discerne dans la lumière, assemble ce qui, poussière, se disperse", écrivait son fondateur Lao Tseu.

S.Doyen


"Confucius remis en question
Le taoïsme est un courant philosophique né dans le sud de la Chine au VIe siècle avant J-C.
La doctrine de Confucius avait alors le monopole en matière de pensée. Concernant aussi bien les mœurs que la politique, cet ordre établi du « bien pensant » fut remis en question par Lao Tseu (Vieille Oreille longue). 

Ancien conseiller de la cour royale, celui-ci refusa de cautionner plus longtemps le pouvoir impérial qu’il jugeait décadent, quitta la société et entreprit un voyage au cours duquel il écrivit le “Tao Te King” (“Le Livre de la voie et de la vertu”). 
Ce texte fondateur déroulant les préceptes clés de la philosophie taoïste est un recueil de maximes, d’aphorismes et de dictons, divisé en quatre-vingt-un chapitres. Les deux autres pères du taoïsme sont Tchouang Tseu et Lie Yukou."


" Rechercher l’essence, fuir l’apparence"
« Grand est le ciel, grande est la Terre, grand l’être »  Tao Te King , 25

Un taoïste  recherche la simplicité en tout. " Aux meubles alambiqués, il préfère la beauté d’un bois brut, explique Gérard Edde, auteur du Chemin du tao aux ed. La Table ronde. 
Aux vêtements synthétiques, la pureté du coton. " (Le travail de la voie s'inscrit dans les "banalités" du quotidien).

En toute chose, reconnaître le yin et le yang
« Celui qui ne perd pas sa racine peut durer », Lao Tseu

« Le yin est ce qui a envie de devenir yang, et le yang, ce qui a envie de devenir yin », Cyrille Javary
Vivre le tao, c’est avoir conscience de ces deux énergies contraires, nées du vide primordial et qui se relaient sans cesse : le yang – qui correspond à la dureté, la masculinité, l’action, l’être, la lumière – succède au yin, qui incarne le féminin, la douceur, la passivité, les ténèbres, le non-être, la nuit. Dans toute situation, l’une de ces forces succédera à l’autre. Aussi, pour trouver l’harmonie, on recherchera sans cesse le point d’équilibre entre les deux. 
En cuisine, on élaborera des menus qui associent aliments yin (sucre, fruits, légumes verts, etc.) et yang (viande, œufs, fruits de mer, etc.). Dans la vie quotidienne, on alternera des temps de repos (yin) et d’action (yang), de retour à soi (yin) et d’extériorisation (yang). « Et le tao nous rappelle que se retirer, attitude très yin, peut aussi être une stratégie puissante, car c’est ce qui permet de restaurer l’énergie yang ». 
Parfois donc, reculer, c’est progresser.


"S’accorder aux cycles"
« Les quatre saisons changent et se transforment continuellement l’une en l’autre. C’est ainsi qu’elles peuvent accomplir la durée du temps »  Yi King, hexagramme 32

Toute chose vivante est soumise à des cycles de destruction et de régénération. Les événements n’échappent pas à cette loi de la mutation : chaque aventure de la vie a ses propres temps d’action et d’immobilisation. La thérapeute américaine Diane Dreher, auteur de The Tao of Womanhood (Quill, New York) affirme que « la sagesse, c’est de savoir reconnaître la fin d’un cycle, de ne pas se battre contre l’incontournable et de savoir quand bouger ». 
Dans la journée, par exemple, à quelle heure nous sentons-nous au top de notre énergie ? A quel moment décline-t-elle ? Selon Diane Dreher, nous sommes plongés dans la confusion quand nous avons négligé de repérer à quel moment de son cycle en est telle ou telle relation affective ou situation professionnelle qui nous pose problème. 
Le tao peut alors se faire réconfortant puisqu’il nous dit: « Il n’y a qu’une chose qui ne change pas, c’est que tout change tout le temps. »

"Résoudre les oppositions"
« Sous la pluie, voir le soleil brillant. Dans les flammes, boire à la source fraîche » Anonyme

Pour nous cartésiens, qui pensons en termes de bien ou mal, noir ou blanc, le tao permet de délier les conflits cornéliens qui nous emprisonnent. « Le un se divise toujours en deux » : toute situation se déliera à un moment en une situation yin et une situation yang, rien dans la vie n’est univoque. Le tao nous propose donc de pratiquer la double vision. 
William Martin, auteur d’un bréviaire taoïste à l’usage des parents d’aujourd’hui (Parents’s Tao Te King - Marlowe and Company, New York), invite à prendre en compte cette dialectique des antagonismes dans l’éducation d’un enfant : « Si vous voulez que vos enfants soient généreux, vous devez d’abord les autoriser à être égoïstes. Si vous voulez qu’ils soient disciplinés, vous devez d’abord les laisser être spontanés. […] Une qualité ne peut être pleinement apprise sans la pleine compréhension de son opposé. »


"S’asseoir et oublier"
« Le sage rejette toute influence et demeure centré »  Tao Te King, 12


L’un des écrivains taoïstes les plus créatifs, Doctor Barefoot, se définit comme un « guerrier spirituel » (Guerrier urbain, manuel de survie spirituelle - J’ai lu). (Vous trouverez également ce concept dans les 4 accords Toltèques). 
Individualiste, il méprise la politique car il sait que le travail intérieur prime sur tout et que pour agir en accord avec le tao, il faut d’abord être à l’écoute de sa nature profonde.
« N’oubliez jamais : tout ce que vous voyez à la télévision, tout ce que vous lisez sur le Net, dans la presse ou dans les livres, tout ce que vous entendez à la radio, tout y compris les manuels sont la pensée d’un autre. » 
Pour lui comme pour les ermites du VIe siècle avant J-C, la sagesse vient de l’intuition intérieure. Pour contacter celle-ci, une seule voie : entrer dans le silence intérieur, méditer. 
C’est la “voie de l’eau”, explique Gérard Edde. On ne médite pas pour gagner plus de sagesse ou de sérénité mais, au contraire, on s’assoit pour perdre chaque jour quelque chose : une idée erronée, un mauvais comportement, une émotion conflictuelle… et ainsi rejoindre l’unité primordiale.


"Vivre l’acte sexuel comme un puissant échange énergétique"
« Pendant l’amour, l’homme prend le yin qui lui manque et la femme, le yang dont elle a besoin », Gérard Edde.

Aujourd’hui, le « tao sexuel » apparaît comme une invitation à l’extase perpétuelle. En réalité, si les ermites du VIe siècle avant J-C ont mis au point ces techniques sophistiquées d’union sexuelle – qu’ils pratiquaient avec des prostituées et suivant un calendrier très précis –, c’était avant tout pour purifier leur énergie vitale. Rien de romantique donc, dans cette pratique qui, comme le qi gong ou la méditation, a pour but essentiel de favoriser l’union avec le tao : « La maîtrise et la rigueur nécessaires aux amants étaient liées à leur manque de passion amoureuse », analyse Gérard Edde. 
L’acte sexuel est vécu comme un puissant moment d’échange énergétique, ayant à ce titre des répercussions sur toute la vie : « Lorsque votre énergie sexuelle circule librement dans tout le corps (et pas seulement dans les parties génitales), vous vous sentez plus élevé spirituellement et davantage connecté à vos impulsions », déclare Doctor Barefoot.


"Apprendre à « nourrir la vie »"
« Les hommes d’autrefois respiraient profondément jusqu’aux talons », Tchouang Tseu

Les premiers taoïstes, qui affirmaient leur désir d’atteindre l’immortalité, ont mis au point des centaines de techniques de régénération interne. Ces pratiques millénaires n’ont pas bougé d’un pouce. Vivre dans le tao, à notre époque, revient encore à prendre conscience de l’énergie vitale qui est en soi et à la faire fructifier.
Aujourd’hui, les cours permettant de s’initier fourmillent. Mais n’oublions pas le défi essentiel sur lequel elles ont été conçues : chacun doit savoir se régénérer, et devenir ainsi de plus en plus autonome. A chacun son tao."

L'EXPRESS