dimanche 21 septembre 2014

Rassurer l’enfant intérieur

enfant songeur

Quel est exactement le rôle d’un hypnotiseur ? Hypnotiser la personne venue le consulter ? Ou bien plutôt, lui montrer comment se dés-hypnotiser des transes de l’enfance ?

Bien souvent, lorsque je reçois en consultation une personne venue pour dépasser une problématique ancienne, il s’avère que ce que la personne perçoit comme une problématique peut aussi être considérée comme une solution archaïque, mise en place inconsciemment pour répondre à des besoins particuliers à un moment donné, et devenue limitante, obsolète.
Pour expliquer cela au client, j’utilise fréquemment la métaphore suivante : « lorsque que nous étions enfant en bas âge, la meilleure façon que nous avions d’obtenir ce dont nous avions besoin – affection, nourriture, hygiène – était de pleurer. Chez un enfant un tel comportement n’est en rien problématique. C’est un comportement normal. Trente plus tard, un adulte qui n’aurait d’autre solution que de pleurer pour attirer l’attention de son entourage sur ses besoins, est en revanche en difficulté. Il a un problème. »
Le développement « normal » de la personnalité voudrait que nous sachions à chaque âge, créer de nouvelles manières de répondre à nos besoins.  Des solutions qui soient à la fois adaptées à nos besoins premiers (pour ne pas dire primaires), mais aussi aux attentes de notre environnement. Car nous avons également besoin de nous intégrer dans un système de relations et ne pouvons nous abstraire totalement – sauf à en faire le choix radical – des attentes et du regard d’autrui.
Pourtant, chacun d’entre nous, en certains domaines de nos vies, pouvons parfois avoir le sentiment de nous sentir comme coincés, condamné à répéter inlassablement tel ou tel comportement ou émotion, généralement vécu comme désagréable, faute d’avoir su créer ces nouvelles solutions.
Sans faire de généralisation abusive, par exemple, bien des compulsions semblent avoir été à un moment donné de la vie d’une personne, une manière de se donner à soi-même une forme de sécurité ou de compensation affective. C’est la cigarette de l’adolescent, les troubles compulsifs qui donnent un semblant d’ordre à une vie sur laquelle on a le sentiment de manquer de contrôle, l’aliment qui vient combler une sensation de vide…
Et l’on pourrait légitimement se demander pourquoi, dès lors que le mécanisme est reconnu et identifié, il ne serait pas facile d’adopter rapidement et facilement une autre manière de répondre à un besoin, qui de surcroît, peut avoir disparu depuis longtemps.
Or, malgré parfois une conscience aigue des causes d’un problème, la personne ne trouve pas toujours en elle les ressources pour changer. Et s’il suffisait pour cela  de se dés-hypnotiser des transes de l’enfance, cet âge où, faute d’expérience et d’une identité suffisamment construite pour pondérer les influences extérieures nous sommes particulièrement suggestibles.
Pour pousser la réflexion jusqu’à la caricature : imaginez un enfant, laissé deux minutes seul dans un caddie au supermarché pendant que sa mère part chercher quelque chose dans un autre rayon. Pour peu que d’autres éléments, comme des bruits, des cris, viennent encore dramatiser ce bref instant, pendant ces deux minutes, cet enfant, qui se sait instinctivement vulnérable en l’absence d’un parent, peut être confronté à une très violente angoisse d’abandon ou de mort. Plus tard, par exemple dans chaque situation où il se sentira seul ou abandonné, cet enfant devenu adulte, pourra être étreint par la même angoisse violente, alors même que les éléments objectifs de risque ont disparu.
Sans doute, la plupart du temps, la répétition du traumatisme est-elle nécessaire pour installer durablement un comportement. Mais une seule expérience, vécue à un très fort niveau d’intensité émotionnelle, est susceptible de laisser dans le psychisme une trace suffisamment profonde pour ancrer une réaction durable. C’est le plus souvent le mécanisme même des phobies simples.
Ce mécanisme est d’ailleurs à l’œuvre même à l’âge adulte, pour peu que l’expérience traumatique soit suffisamment intense pour faire perdre le contrôle à notre cerveau rationnel, mis en incapacité d’avoir recours à son répertoire habituel de ressources.
Ce que j’ai pu constater c’est que, bien souvent, une intervention hypnotique simple permet de remettre en mouvement la capacité de l’individu à créer de nouvelles possibilités : ce que l’on appelle « la redirection d’histoire de vie ».
De manière schématique, l’objet de ce protocole est de permettre au consultant de revisiter, en tant qu’adulte, dans un état de forte sécurité émotionnelle, un ou des événements traumatisants, en position dissociée d’observateur. Donc, sans l’intensité bouleversante du moment traumatique.
Depuis cette position l’adulte observe l’enfant ou le moi passé et lui adresse mentalement tout ce que ce dernier aurait eu besoin de recevoir et de savoir à ce moment traumatique, ou un peu avant, pour pouvoir vivre l’instant de manière plus neutre, plus rassurante émotionnellement… et donc… de pouvoir envisager d’autres réactions à cet événement.
Cela paraît si simple que cela en est presque irréel : le simple fait d’avoir symboliquement, métaphoriquement, rassuré la personne que l’on était au moment où a été créé un automatisme, une réaction inconsciente, permet le plus souvent instantanément de réagir différemment à un stimulus de même ordre.
Comment un tel changement est-il possible ? Avançons une hypothèse : et si, par ce protocole nous ne faisions que créer dans le passé, de manière imaginaire, les deux conditions que Carl Rogers définissait comme nécessaires à l’expression de la créativité inhérente à chacun – un sentiment concomitant de sécurité et de liberté ?
Nous savons qu’à un niveau inconscient, la différence perçue entre réalité et imaginaire est ténue. Qu’il nous suffit d’imaginer un événement redouté à venir pour ressentir du stress par anticipations ; ou de nous remémorer un moment agréable pour en retrouver les émotions.
Recréer un sentiment de sécurité au niveau d’une empreinte émotionnelle du passé, permettrait alors à la personne de retrouver la créativité nécessaire à la création de nouvelles réactions inconscientes
Bien sûr, il est possible que ces nouvelles réactions ne soient pas plus appropriées que les anciennes. Parfois, elles n’apporteront pas exactement la même satisfaction aux besoins originels. Parfois les différences ne seront pas toutes immédiatement perceptibles. Mais dans un jeu renouvelé d’essais et d’erreurs, à partir du moment où la personne recouvre une plus grande flexibilité, une plus grande capacité à créer de nouvelles réactions, quelque chose de la problématique, de sa rigidité, est déjà dépassé, laissant ainsi la personne à même de se confronter avec plus de liberté aux inévitables épreuves et défis de la vie…
Et si nous apprenions à rassurer et encourager cette part d’enfance en nous, à chaque instant de notre vie ?

Jean Dupré

mercredi 10 septembre 2014

La procrastination

La procrastination – Peur d’échouer – Peur de réussir

Les personnes qui sont victimes de procrastination sont souvent confrontées à des troubles anxieux. La peur de mal faire opposé au désir de bien faire, et de ne pas arriver à établir un équilibre entre les deux, plonge dans une pré occupation qui fait penser aux ruminations et autres pensées obsessionnelles. Ce qui est le propre de la procrastination.
La Procrastination - RéussirEn matière de procrastination, il est souvent rabâché aux intéressés que tout est une question de volonté. Ce qui est une erreur fondamentale. Tout le monde peut avoir la volonté de réussir sa vie. Pour autant, entre vouloir et pouvoir, il y a une marge. Il y a tellement de critères qui rentrent en ligne de compte et qui font l’échec ou la réussite, qu’exprimer ces poncifs à propos de la procrastination est bien plus facile (un ange passe…).
Sur la foi d’objectifs de vie, chacun d’entre nous va se fixer des objectifs. C’est en les réalisant de façon progressive que l’on va tendre vers la réussite et enfin… réussir. Or, il arrive très souvent que les personnes qui souffrent de manque de confiance en soi commettent une erreur très classique.
Ils veulent en finir avant même d’avoir commencé ! Un peu comme s’ils envisageaient de gravir le Mont Blanc et qu’une fois au pied de celui-ci, ils lèvent la tête et, devant la taille du glacier, ils renoncent sans même avoir commencé. L’erreur est donc de regarder trop haut, trop vite. En renonçant à leur projet, alors qu’excités à l’idée de le satisfaire, ils ont, inconsciemment saboté leurs possibilités. Comme lorsqu'un publicitaire connu avait dit »: « Si t’as pas une Rolex à 40 ans, t’as raté ta vie » (pour la petite histoire, je n’ai pas de Rolex…).
A ce moment, ce que retiennent les gens ce n’est pas l’excitation de réussir mais la peur d’échouer. Partant, ils imaginent ce qui leur arrivera au terme de cet échec et focalisent leurs angoisses sur les conséquences d’un tel échec. J’ai nommé – encore – la procrastination. Ils essayent de lutter contre ce qui participent à aggraver le problème. Une fois n’est pas coutume, lutter contre la procrastination ou contre tout autre problème de comportement est le meilleur moyen de l’enrichir. Alors, comment faire pour combattre la procrastination?

Comment combattre la procrastination

En matière de procrastination, la première erreur à ne surtout pas commettre c’est de vouloir insister, de se forcer à faire des choses que, naturellement, vous n’arrivez pas à faire. Ainsi, puisque la procrastination relève d’une équation particulière (image de soi+désir+peur d’échouer+peur de réussir+confiance en soi+angoisses ou trouble anxieux) comme d’un problème lié à sa propre organisation mieux vaut agir de la façon suivante:
  • Poser les bases d’une organisation au quotidien
  • Le planning ne doit concerner que la semaine en cour
  • Chaque W.E, faire le planning de la semaine suivante
  • Quand vous n’arrivez pas à faire quelque chose, passez à la tâche d’après, conformément à votre planning hebdomadaire
  • Ne cherchez pas la volonté de faire
  • Laissez le désir de faire vous attraper
  • Si une tâche n’est pas réalisée un matin (par exemple), essayez de vous y atteler l’après midi du même jour, voire le lendemain
Devant un problème de procrastination, l’intérêt n’est pas de se forcer pour y arriver. Plus vous réagirez de la sorte, moins vous y arriverez, plus vous prendrez le risque d’être victime d’angoisses, voire d’angoisse chronique et, par conséquent, de procrastination. En effet, à force de vouloir contrôler un problème comme la procrastination alors qu’il vous échappe, vous allez être confronté à des émotions qui vous faire émerger des symptômes d’angoisse ou d’anxiété.
Pour mettre fin à la procrastination, l’idée est plutôt d’essayer d’être inventifstratégique. Par exemple, pourquoi ne pas arrêter de vous contraindre et plutôt essayer de créer une dynamique. Ainsi, en créant, petit à petit, une dynamique de réalisation, vous allez avancer de plus en plus et rejoindre la réussite. Cela vous permettra d’avoir de vous uneVaincre la procrastination image plus positive et de retrouver confiance en vous en régulant progressivement la procrastination.
A ce propos, je me souviens avoir reçu au cabinet, il y a quelques années, une jeune femme, étudiante en dernière année de médecine. Elle devait passer les ECN (concours classement utile) et, devant l’ampleur des connaissances à réviser comme devant celle de son épuisement, elle n’envisageait qu’une chose: un échec retentissant qui la placerait dans les toutes dernières places du classement.
J’ai essayé de comprendre ce qu’il se passait pour elle. Elle était effectivement très stressée et ce d’autant plus qu’elle cultivait d’elle un certain mépris. Elle n’avait de cesse d’exprimer qu’elle avait toujours passé ses partiels grâce aux rattrapages et que, de fait, par rapport à d’autres, elle était incompétente. Ses études de médecine lui sortaient par tous les pores de la peau. Elles ne les supportaient plus, comme elle ne supportait plus, non plus, l’ambiance souvent délétère qui régnait au sein des établissements hospitaliers dans lesquels elle faisait ses stages.
Elle avait tout le temps peur d’être interrogée et angoissait à l’idée de se tromper dans les réponses, ne sachant que trop combien certains chefs de services ou interne avaient de facilité à humilier les étudiants. Les intéressés se justifiant à ce propos en disant qu’ils avaient subi les mêmes humiliations…
Fortement angoissée à l’idée d’échouer au concours, cette jeune femme souffrait d’autant plus qu’elle n’arrivait plus à réviser. Elle avait au moins une vingtaine de matières à revoir et le temps et l’énergie lui manquaient. Là où cela s’est carrément compliqué, c’est lorsque je lui ai demandé quel était son problème en plus de celui lié à son angoisse. Et de m’expliquer que, chaque après-midi, au sortir de son stage, elle rentrait chez elle, déjeunait à peine, et s’installait à son bureau pour réviser.
Elle ne travaillait sans aucun plan, sans aucune organisation. Tout ce qui retenait son attention, c’étaient ces 20 matières à connaître. Elle débutait une première matière pour se rendre compte, très rapidement, de son incapacité à la mémoriser. Elle en attaquait une seconde pour, très rapidement aussi, se rendre compte de la même chose. Et ainsi de suite. Plus le temps passait, plus elle sentait comme une crise de panique l’envahir. Le plus généralement, elle finissait épuisée, en larmes, avec une seule idée vrillée dans son esprit: « Je vais me planter ». Ce qui relevait de pensées obsessionnelles et de ruminations.
Fondamentalement, ce futur médecin ne pouvait pas échouer. Ce qu’elle pouvait craindre de pire, c’était un classement qui ne lui soit pas favorable et la fasse exercer dans des compétences qui ne lui convenaient pas. En conséquence de quoi, cette jeune femme ne focalisait que sur 2 problèmes. Le premier, c’était les révisions. Le second, le problème du classement. L’un et l’autre généraient des angoisses terribles qui empêchaient toute objectivité et facilitaient la procrastination.
Car le vrai problème était bien celui là. Son incapacité à prendre de la distance, à objectiver donc, et à paramétrer ses objectifs et les moyens de leur réalisation. Elle souhaitait exercer la fonction de médecin généraliste. Or, en y regardant de plus près, nul n’était besoin qu’elle soit dans les 3000 premiers du classement national pour y satisfaire. Le fait d’être classée entre la 6000é et la 7000é place pouvait lui convenir. Elle le savait mais, tellement angoissée, elle avait oublié cette réalité. Seconde réalité, sa difficulté à accepter qu’elle ne pouvait engranger 20 matières sur un laps de temps aussi court.
Je lui ai donc demandé de sélectionner 5 matières qui soient celles avec lesquelles elle se sentait le plus à l’aise. J’ai argué du fait que, plantée pour plantée, autant qu’elle se fasse plaisir! Elle a suivi ma suggestion. Sestroubles anxieux ont commencé à décroître et cela lui a permis de travailler de façon plus efficace. Cela n’a pas empêché son stress à l’approche des trois jours de concours mais, au moins émotionnellement, elle était mieux armée.
En septembre dernier, cette jeune médecin m’a téléphoné pour m’informer qu’elle intégrait un hôpital à Paris, en qualité d’interne. Notre stratégie avait été la bonne. Elle avait réussi son concours et était bien classée. Elle avait mis à profit les mois d’été pour se reposer et réviser les matières à propos desquelles elle se sentait un peu juste. Elle avait pu, positivement, contrôler sa procrastination.
L’épuisement lié à ses conditions de travail en qualité d’étudiante en médecine (à ce propos, si vous saviez la façon dont l’état maltraite les étudiants en médecine, vous seriez choqués), augmenté de son stress issu des partiels et autres révisions, puis de l’image fragile qu’elle avait conçu d’elle au fil du temps, avaient participé à considérablement la fragiliser. Nous avions aussi pu identifier qu’au cours de ses études elle était très seule, très livrée à elle même. Ses parents finançaient ses études mais ne la soutenaient pas moralement et il en avait toujours été ainsi. Quand elle m’a téléphoné en septembre, je lui ai suggéré de consulter pour essayer de travailler sur sa confiance en elle. Je ne sais pas si elle l’a fait.
La stratégie que j’ai développé avec cette jeune femme est une stratégie parmi d’autres qu’il est tout à fait possible d’utiliser dans la plupart des cas de procrastination. Prochainement, j’essaierai de réaliser une série devidéos à ce propos pour vous aider à combattre la procrastination, pour vous offrir la possibilité de ne plus sombrer dans la procrastination ou alors… à temps choisi.
Je ne manquerais pas de vous tenir informés. Dans l’intervalle, nul n’est besoin de vous forcer. Essayez plutôt d’accepter la situation pour ce qu’elle est. Dans le cas contraire, contrôler votre procrastination c’est comme vous contraindre à embrasser quelqu’un qui vous dégoûte. Mieux vaut éviter, quels que soient les enjeux, et surseoir de façon adaptée jusqu’à trouver la personne qui vous inspire du… désir!

mercredi 3 septembre 2014

estime_soi_crochet

 

 

S'entraîner à l'estime de soi : mission possible.
Par Marie Bérubé , psychologue.


La plupart des problèmes de santé mentale, et beaucoup de problèmes physiques, sont reliés d’une façon ou d’une autre au manque d’estime de soi, à la mésestime de soi. En effet, le peu de considération pour soi-même peut nous amener à aller au-delà de nos limites, à mal gérer notre temps, à faire de mauvais choix et nous précipiter, à moyen terme, dans la dépression, le burn-out et le stress.
La richesse ou la pauvreté de nos choix, que ce soit dans le domaine du travail, de la vie de couple ou familiale ou des relations interpersonnelles, est fréquemment le reflet de notre estime pour nous-même. À long terme, l’effet de choix malheureux peut être dévastateur. À moins d’en devenir conscient et d’agir, c’est-à-dire de nous exercer à un changement d’attitude, les conséquences d’un manque d’estime de soi peuvent modifier négativement le cours de notre vie et, ultimement, nous risquons de transmettre les racines de ce mal à la génération suivante. En effet, c’est la famille qui habilite les enfants à ressentir cette motivation.
Nous élaborerons donc ici sur certaines façons de faire qui, si elles sont pratiquées régulièrement, peuvent contribuer à développer et à maintenir une attitude plus constructive à l’égard de soi.

estime_soi_crochetLa place de l’estime de soi dans votre échelle de valeurs ?

Tous les choix que nous faisons sont motivés par nos valeurs, que ce soit consciemment ou inconsciemment. En fait, les valeurs constituent la motivation la plus puissante qui soit. Bien qu’elles soient individuelles et personnelles, en ce sens que nous avons chacun une hiérarchie bien à nous, entraînant par conséquent des choix différents, l’estime de soi devrait en faire partie. C’est par elle que passe le chemin qui conduit à la réalisation de soi. En plus de faire partie de nos valeurs, l’estime de soi est aussi le résultat du respect de nos autres valeurs.
Les conflits avec les autres, tout comme les conflits à l’intérieur de nous, sont souvent le fait de hiérarchies différentes, dans le premier cas, ou de valeurs équivalentes importantes dans le second. Si une situation nous conduit à ne pas respecter une valeur importante – dont l’estime de soi, par exemple – nous vivrons de la souffrance psychologique et un déséquilibre majeur . Bien que l’incohérence, dans une certaine mesure, fasse partie de notre nature humaine, personne n’apprécie se sentir inconfortable ou en situation de malaise. Personne non plus ne devrait tolérer les conséquences chroniques du manque d’estime de soi sur sa vie affective. En effet, le plaisir sous toutes ses formes est relié à notre capacité de nous apprécier somme personne. Chaque fois que nous nous abandonnons, que nos choix vont dans le sens de nos valeurs et de notre valeur en tant qu’individu, nous éprouvons une satisfaction personnelle intense. Rappelons-nous, par exemple, un choix vraiment dicté par un besoin profond, que ce soit d’accepter ou de refuser une promotion, de choisir ou de quitter un partenaire de vie ou même de préparer un itinéraire de voyage dans ses moindres détails, etc.
Être bien dans sa peau , c’est être fier de soi, de ses compétences, de ses réalisations, mais aussi de son potentiel, de ses capacités : pouvoir apprendre, comprendre, progresser, aimer et l’être en retour, éprouver des émotions d’ordre supérieur (justice, bonté, esthétique…), apprécier ses talents et ses choix.
Nous avons évoqué, dans un précédent article (BÉRUBÉ, Marie, 1999) les différences subtiles entre le sentiment de compétence – ce que je fais – et l’identité – ce que je suis-. Bien qu’interreliés, ce sont deux concepts fort différents et, si l’estime de soi s’enracine profondément dans nos succès, nos réalisations, il ne faut pas pour autant négliger l’estime pour sa personne, son unicité, son droit à la vie, à ses émotions, quelles qu’elles soient. Bref. L’estime de soi puise dans l’amour de soi, la compassion envers soi-même tout autant, sinon plus, que dans la reconnaissance d’autrui pour nos compétences. Bien que cette dernière soit un réconfort inestimable, nous n’avons pas beaucoup de contrôle sur elle. C’est pourquoi il est essentiel de développer par nous-même de l’estime pour nous.
S’estimer, c’est donc se faire confiance, croire suffisamment en soi pour oser dire ce que l’on pense, faire ce que l’on croit devoir faire et assumer sereinement les conséquences. C’est s’investir dans des buts significatifs, respecter nos valeurs et gérer notre temps en fonction de ces dernières. Tout un programme dont l’application, souvent, reste dans la seule intention sans descendre dans l’action. Nous tenterons donc, dans les lignes qui vont suivre, de concrétiser des façons de faire, d’agir, pour développer des attitudes allant dans le sens de l’estime de soi. Mais tout d’abord, il importe de comprendre comment nous avons appris à ne pas nous donner d’importance et à nous mésestimer.

estime_soi_crochetLes côtés plus sombres de l’éducation

S’il fallait pointer du doigt une cause unique ou, à tout le moins, majeure de la mésestime de soi, ce serait sans contredit l’éducation que nous avons reçue, éducation teintée de valeurs judéo-chrétiennes qui, malgré l’ordre social qu’elles favorisaient, niaient parfois notre droit à tenir tête, à nous fier à nos impressions, à dire non. Au contraire, plusieurs d’entre nous ont été entraînés à la docilité, à la conformité, à craindre conséquences et représailles du fait d’exprimer trop carrément nos émotions, nos idées, et à donner au-delà de nos limites. Penser à soi nous a été présenté comme étant égoïste. Au contraire, on nous a appris à nous effacer devant les autres. Comment attendre d’un soumis un comportement d’assertion, d’affirmation de soi ? De la même façon, on nous a montré parfois à tenir compte de l’opinion des autres jusqu’au point de la craindre. Pour ne pas faire rire de soi, être critiqué ou jugé, nous avons appris à ne pas faire trop de vagues, à nous taire, à faire semblant d’être d’accord avec la majorité. Et surtout, nous avons confondu amour de se soi avec vantardise et orgueil, à un point tel que, non seulement nous avons peine à reconnaître nos mérites, mais aussi à recevoir compliments et valorisation. Les attentions qui nous sont portées, qui sont pourtant des marques de reconnaissance, nous mettent à la gêne, quand ce n’est pas au supplice.
Heureusement, la société a changé, mais les plus âgés d’entre nous ont pu rester marqués par cette éducation scrupuleuse et puritaine et tous ces conditionnements, au point que nous avons peut-être élevé nos enfants en faisant tout le contraire, par réaction. En limitant frustrations et contraintes, ces derniers ont pu devenir des enfants rois et nous avons créé ainsi des problèmes d’un autre genre. Entre ces deux extrêmes, bien sûr, il y a place pour un juste équilibre. Plusieurs adultes ont fait des prises de conscience qui leur ont permis d’être de meilleurs éducateurs. Par contre, en transmettant aux jeunes des valeurs différentes, allant dans le sens de l’estime pour eux-mêmes, ils deviendront forcément des adultes et des travailleurs différents de leurs aînés. Déjà les nouvelles cohortes de travailleurs expriment des besoins différents, posent leurs limites et sont moins dociles. Cela annonce d’autres changements à court terme avec toute une génération de baby-boomers bientôt à la retraite. Ces changements ne seront pas que négatifs. Mais ils sont dérangeants, voire parfois inadmissibles pour ceux qui ont donné parfois jusqu’à leur santé et leur vie à leur travail. Voilà un changement de valeurs dans la société qui, forcément, aura un impact majeur sur l’organisation du travail.
Que pouvons-nous faire pour nous-même, afin de casser nos vieux conditionnements ? C’est difficile, bien sûr, mais faisable. Cela demande vigilance, conscience et volonté. C’est par la pratique d’attitudes, conduites et comportements suggérés plus loin que l’on peut développer des nouvelles habitudes et y arriver. Comme tous les exercices, ce sont les bénéfices retirés qui créeront de nouveaux automatismes, lesquels sont directement l’expression d’une bonne estime de soi.

estime_soi_crochetRessentir le malaise

Nos émotions, nos sentiments et nos pensées s’inscrivent physiquement dans notre corps. À tout moment, ce dernier nous fournit des indices, des signaux de ce qui se passe à un niveau plus profond. Encore faut-il en être conscient et ne pas les mettre de côté, en se disant qu’on se trompe sûrement sur leur signification, et accueillir favorablement cette sagesse de notre corps. Il peut s’agir d’une tension, de la crispation d’un muscle, d’une chaleur intense ou d’un frisson, de battements accélérés du cœur, d’une nausée, d’une anxiété soudaine ou d’un goût irrépressible de fuir. Ces sensations peuvent être déclenchées par des personnes connues ou non ou des situations, des lieux. Il peut arriver que l’on décide de passer par-dessus ces signaux précieux par manque de confiance dans nos propres sensations, faisant fi ainsi d’une grande richesse que nous partageons avec les animaux, c’est-à-dire l’instinct. Pourtant, il y a dans ces réactions une intelligence que nous avons intérêt à respecter. Lorsque nous nous invalidons de la sorte, que nous trouvons des excuses à l’autre ou, pire, que nous lui abandonnons notre pouvoir, nous passons par-dessus notre impression, notre intuition pour nous rendre compte plus tard que nous aurions eu avantage à nous faire confiance. Par exemple, songez à une situation où vous vous êtes forcé à rester en compagnie d’une personne qu’au départ vous ne sous sentiez pas capable de supporter, en vous disant que vous étiez mal disposé… et que finalement la rencontre a presque été une torture. L’émotion est parfois plus juste et plus authentique que la raison. Elle est la voie privilégiée pour accéder à un niveau plus profond. Celui qui a une bonne estime de lui se fait confiance et respecte son instinct. Il se permet d’avoir du pouvoir, celui de quitter par exemple dans la situation décrite précédemment. Évidemment, pour créer cette nouvelle habitude, nous devons tout d’abord nous arrêter pour prendre conscience de notre état émotionnel et décider de nous faire confiance.

estime_soi_crochetAller dans le sens du ressenti

Être capable de dire non est une façon de prendre soin de soi. Ce n’est pas toujours facile, car on peut craindre la critique, les remarques de manipulation, des répercussions du fait d’exprimer ce que l’on veut vraiment ou ce que l’on ne veut pas. Il faut surmonter la peur du rejet, de la désapprobation et de la non-acceptation. Ce vieux conditionnement est si fort qu’il nous suggère presque que notre survie dépend du fait de ne pas déplaire ! Pourtant, rappelez-vous une fois où, poussé dans vos derniers retranchements, vous n’avez pu faire autrement que de vous affirmer. Quelle sensation de pouvoir personnel, quelle satisfaction, quelle délivrance !
De la même manière, il est inacceptable de se laisser critiquer du fait d’éprouver telle émotion ou tel sentiment particulier. Toutes les émotions sont correctes et valables. C’est le comportement qui peut être discutable. Nous n’avons pas à être conformiste dans le seul but d’avoir la paix. Au contraire, se refuser le droit de vivre sa peur ou sa colère ou ses valeurs est le meilleur moyen d’être en conflit avec soi-même. Les adultes qui ont une bonne estime d’eux-mêmes sont capables de s’exprimer librement, quelles que soient les réactions des autres, de dire leur désaccord lorsque la situation le demande, de poser leurs limites et de garder un sens du moi fort.
Lorsque nous sentons qu’il le faut, nous avons aussi le droit de changer d’idée et, à tout moment, de l’exprimer. Développer de telles attitudes demande du courage. Encore une fois, le recul est nécessaire pour prendre conscience des occasions où l’on dit oui alors qu’il faudrait dire non. Nous devons aussi évaluer les conséquences possibles du fait de dire non, les bénéfices à se dire oui à soi, nous aimer suffisamment pour le faire et, enfin, savourer les résultats. Une bonne décision devrait toujours mettre fin aux tergiversations de l’ambivalence et entraîner, sinon un grand plaisir, au moins une satisfaction certaine. Enfin, il faut le faire sur une base régulière, en commençant peut-être par de petits événements, de petites décisions, au risque d’être taxé d’instable.
Dans le même ordre d’idées, toujours dire oui aux autres peut nous entraîner sur la voie de donner au-delà de nos capacités. Connaître sa limite, ressentir son besoin d’auto-préservation, est la seule manière de prévenir la dépression et le burn-out et de rester sain de corps et d’esprit. Ce n’est pas de l’égoïsme de préserver ses réserves d’énergie. Le désir d’aider les autres, de leur faire plaisir, de les protéger ne devrait jamais entraîner de dommages à notre intégrité personnelle, à l’estime que nous avons de nous-même. Une personne qui s’estime ressent le besoin d’aider et de contribuer, mais jamais au-delà d’une certaine limite. Pour plusieurs, savoir s’arrêter peut être difficile à cause de leur éducation religieuse, de leurs croyances, de leurs autres valeurs, de leur manque de considération ou de sensibilité envers eux-mêmes. Pourtant, mettre des priorités et prendre soin de ses énergies feront de nous des aidants beaucoup plus efficaces.
On pourrait métaphoriquement parlant comparer notre moi physique, mental, spirituel et émotionnel à un compte bancaire. Avant de débiter une somme, il conviendrait alors de vérifier notre solde. Comme il est avisé également de déposer de temps à autre si nous voulons être capable de retirer certaines sommes d’énergie pour rendre service à autrui, tout en se réservant quelque chose pour soi. Pour cela, il faut croire aussi en la nécessité du ressourcement, de mettre des priorités et de se réserver de l’énergie pour nous-même.

estime_soi_crochetVivre le moment présent

Il est plus facile de prendre conscience de nos émotions et sentiments lorsque nous sommes bien ancrés dans le moment présent plutôt que dans les souvenirs du passé ou l’anticipation de l’avenir. Le manque d’estime de soi se reflète aussi dans l’incapacité de profiter de ce qui se passe ici et maintenant. Les personnes peu sûres d’elles ou qui se mésestiment doutent constamment de leurs choix, entretiennent la croyance qu’il manque constamment quelque chose à leur bonheur, qu’ils ne sont jamais à la bonne place au bon moment, que le gazon est toujours plus vert chez le voisin… Elles sont souvent à la recherche de ce qu’elles ont déjà, étant incapables d’en jouir, et ne trouvent jamais. Elles sont alors insatisfaites, malheureuses et, en bout de piste, renforcent leur mésestime d’elles-mêmes. Nous aurions intérêt à développer des croyances plus aidantes, entre autre celles que nous sommes à la bonne place et au bon moment. Cela requiert, bien sûr, une bonne flexibilité, c’est-à-dire la capacité de faire face aux situations inconfortables et de les intégrer rapidement en les réinterprétant autrement. L’estime de soi est un indice de cette capacité à faire face aux changements, qu’ils soient ou non souhaités par la personne.

estime_soi_crochetEt les autres ?

Notre habileté à réagir adéquatement dans les situations sociales quelles qu’elles soient constitue un bon indice de notre estime de nous-même. Certaines règles sont à même de nous guider dans ce domaine. C’est dans les moments où nous manquons de confiance en nous que nous laissons les autres empiéter sur notre territoire. Nous leur donnons alors une marge de manœuvre trop grande, sans tenir compte de notre compréhension émotionnelle de la situation. Nous réagissons un peu comme nous le faisions, enfant, par la crainte, donnant raison à l’autre, croyant peut-être à tort qu’il a une connaissance plus éclairée du problème ou de la situation. Bref, nous invalidons notre propre perception.
Certaines personnes semblent avoir le don de nous faire nous sentir moins que nous ne sommes, alors que d’autres, au contraire, nous font nous sentir si bien, nous valorisant, nous écoutant avec intérêt et nous appréciant pour la seule raison que nous existons. Alors que les premières nous font douter de nous-même, les secondes nous donnent plaisir et énergie. Pourquoi ne pas nous permettre de choisir avec qui nous nous tenons ? C’est bien certain que cela demande du courage pour couper les ponts avec les personnes négatives, pour s’en protéger, surtout si ce sont des proches. Ici, il est important de faire quelques distinctions, car les apparences peuvent être trompeuses. Si un ami véritable peut parfois, pour notre bien, ne pas être toujours agréable, il peut arriver aussi qu’une autre personne puisse se montrer très sympathique et que son attitude masque une intention qui l’est moins. D’où l’importance d’en référer à sa sensibilité personnelle et de se faire confiance. Parmi les solutions possibles : s’exprimer, interroger dans le but de transformer la relation ou tout simplement prendre physiquement ou émotionnellement ses distances.
Il arrive aussi que nous soyons confronté à des réactions des autres tout à fait inintelligibles, disproportionnées, voire hystériques ou insensées. Nos vieux conditionnements face aux figures d’autorité du passé peuvent avoir alors tendance à remonter en flèche. Nous pouvons par exemple éprouver culpabilité, besoin de comprendre l’autre, voire même de l’aider, en dépensant une énergie démesurée. Nous pouvons aussi au contraire envenimer les choses en faisant monter les enchères. Voilà des attitudes stériles. Il est beaucoup plus économique de reconnaître que certains comportements, notamment ceux des personnes alcooliques, des personnes violentes, des fanatiques ou des perfectionnistes, ont des racines très profondes et les aider relève des services d’un professionnel. Il est nettement préférable, même si c’est difficile, de se détacher le plus rapidement possible de ces situations, de répondre rationnellement ou pas du tout et de ne pas se sentir concerné par de telles attitudes.
Dans la même foulée, choisir ses amis et ses relations requiert un effort conscient. Les liens avec les autres, lorsque nous devenons adulte, sont plus difficile à créer que lorsque nous étions enfant. En effet, nos valeurs sont plus stables, individualisées et différentes. Si certaines amitiés sont tout de même possibles et gratifiantes, il en est d’autres moins compatibles qui peuvent influer sur l’estime de soi. Une relation d’amitié ne devrait jamais n’être qu’une relation à sens unique. Bien sûr, aider, écouter, rendre service, même gérer une crise, à l’occasion, sont des habiletés relationnelles exceptionnelles. Mais toujours se retrouver dans la situation de les appliquer ne peut déboucher que sur la négligence de nos propres besoins. Finalement, il faut s’aimer suffisamment pour choisir d’entretenir des liens avec des personnes en aussi bonne santé psychologique que nous afin d’en retirer énergie et partage. Il s’agit donc de connaître ses besoins et ses valeurs.
Dans une certaine mesure également, il ne faut pas trop tenir compte de l’opinion des autres. Nous sommes, et c’est humain, préoccupé de ce que les autres pensent de nous. On peut prétendre le contraire sur le plan de la pensée, mais l’émotion est plus difficile à nier. On y repense, car la critique peut faire mal insidieusement. Encore une fois, nous sommes victimes de multiples conditionnements hérités de l’éducation parentale, des enseignants, des amis, des normes de groupe, de la société voire des médias. Avant de prendre en compte l’opinion d’une autre personne sur nous, nous devrions nous demander quel en seront les effets sur nous-même, nos succès, nos échecs. Il est nettement plus rentable pour nous de contacter notre confiance. Si on peut apprendre des autres, cela ne devrait jamais se faire en se laissant blesser. Il y a une différence entre avoir les intérêts de quelqu’un à cœur et décharger sur lui nos propres problèmes et frustrations. Nous avons le pouvoir et surtout le devoir envers nous-même de choisir entre les critiques saines et celles qui le sont moins. La différence, c’est la motivation ressentie. Les personnes qui ont une bonne estime d’elles-mêmes choisissent ceux qui les écoutent et s’intéressent à eux et ignorent ceux qui nuisent à leur moi profond. Plus ils le font, plus ils renforcent le sentiment de leur propre valeur.

estime_soi_crochetDévelopper son Protecteur

Finalement, et en guise de conclusion, voici une invitation à une petite prise de conscience. Alors qu’il nous apparaît naturel de donner crédit aux autres pour leurs talents, leurs réalisations, de vanter les mérites de tel film ou de tel restaurant, nous sommes souvent mal à l’aise de parler de nos propres réalisations. Encore un produit de notre éducation où amour de soi se conjuguait avec orgueil. Et pourtant, l’amour de soi est une condition première à l’amour des autres. Comme nous avons appris à nous critiquer, nous pouvons apprendre à faire taire en nous la voix de la critique et surtout nous pouvons travailler à travailler celle du Protecteur. Elle pourra nous supporter, nous rappeler nos talents, nos qualités, notre unicité. Autant la voix du critique interne que celle du Protecteur sont des créations nées de l’habitude. Ainsi, nous avons le choix de développer l’une d’entre elles pour voir s’éteindre l’autre avec le temps.
Comme on peut le constater, il est possible de changer des conditionnements et de ne pas rester prisonnier de notre éducation. Cette métamorphose peut se faire la plupart du temps sans l’intervention d’un thérapeute, pour qui est conscient, motivé, et désireux de passer à l’action. L’estime de soi est vraiment un passeport pour une vie satisfaisante. Mais il faut être persuadé qu’on le mérite et qu’on le peut.