vendredi 30 janvier 2015

Comment un pieux nous empêche de nous sentir libre ou l’histoire de l’élephant enchaîné…

Conte de Jorge Bucay – Extrait du livre « Laisse-moi te raconter les chemins de la vie »
Quand j’étais petit, j’adorais le cirque, et ce que j’aimais par-dessus tout, au cirque, c’étaient les animaux. L’éléphant en particulier me fascinait ; comme je l’appris par la suite, c’était l’animal préféré de tous les enfants. Pendant son numéro, l’énorme bête exhibait un poids, une taille et une force extraordinaires… Mais tout de suite après et jusqu’à la représentation suivante, l’éléphant restait toujours attaché à un petit pieu fiché en terre, par une chaîne qui retenait une de ses pattes prisonnière.
Mais ce pieu n’était qu’un minuscule morceau de bois à peine enfoncé de quelques centimètres dans le sol. Et bien que la chaîne fût épaisse et résistante, il me semblait évident qu’un animal capable de déraciner un arbre devrait facilement pouvoir se libérer et s’en aller. Le mystère reste entier à mes yeux.
Alors, qu’est ce qui le retient ?
Pourquoi ne s’échappe t-il pas ?
A cinq ou 6 ans, j’avais encore une confiance absolue dans la science des adultes. J’interrogeai donc un maître, un père ou un oncle sur le mystère du pachyderme. L’un d’eux m’expliqua que l’éléphant ne s’échappait pas parce qu’il était dressé.
Je posais alors la question qui tombe sous le sens :
« S’il est dressé, pourquoi l’enchaîne-t-on ? »
Elephant enchaîné
Éléphant enchaîné
Je ne me rappelle pas qu’on m’ait fait une réponse cohérente. Le temps passant, j’oubliai le mystère de l’éléphant et de son pieu, ne m’en souvenant que lorsque je rencontrais d’autres personnes qui un jour, elles aussi, s’étaient posé la même question.Il y a quelques années, j’eus la chance de tomber sur quelqu’un d’assez savant pour connaître la réponse : l’éléphant du cirque ne se détache pas parce que, dès tout petit, il a été attaché à un pieu semblable.
Je fermai les yeux et j’imaginai l’éléphant nouveau-né sans défense, attaché à ce piquet. Je suis sûr qu’à ce moment l’éléphanteau a poussé, tiré et transpiré pour essayer de se libérer, mais que, le piquet étant trop solide pour lui, il n’y est pas arrivé malgré tous ces efforts.
Je l’imaginai qui s’endormait épuisé et, le lendemain, essayait à nouveau, et le surlendemain… et les jours suivants… Jusqu’à ce qu’un jour, un jour terrible pour son histoire, l’animal finisse par accepter son impuissance et se résigner à son sort. Cet énorme et puissant pachyderme que nous voyons au cirque ne s’échappe pas, le pauvre, parce qu’il croit en être incapable. Il garde le souvenir gravé de l’impuissance qui fut la sienne après sa naissance. Et le pire, c’est que jamais il n’a tenté d’éprouver à nouveau sa force.
« C’est ainsi ! Nous sommes tous un peu comme l’éléphant du cirque : nous allons de par le monde attachés à des centaines de pieux qui nous retirent une partie de notre liberté. Nous vivons avec l’idée que « nous ne pouvons pas » faire des tas de choses, pour la simple et bonne raison qu’une fois, il y a bien longtemps, quand nous étions petits, nous avons essayé et n’avons pas réussi. »
Source: APPRENDRE À SE CONNAÎTREOutils et réflexions pour se sentir un peu plus libre

mercredi 28 janvier 2015

Connaissance de soi

Avoir de la maturité, c’est quoi ?


La maturité, vous trouverez toujours quelqu’un pour vous dire que vous en manquez. 
Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Et comment devenir plus "mature". Début de réponse en trois points.

Le "manque de maturité", c’est la critique qui tue, l'arme imparable souvent décochée par un aîné - enseignant, parent, animateur, patron - pour vous mettre à terre ou vous clouer le bec. "Tu manques de maturité, un point c’est tout !".
Mais la phrase assassine peut aussi être lancée par votre copine et être encore plus dure à encaisser.

Le problème, c’est que cette histoire de maturité semble insaisissable. OK, je ne suis pas mature, je me laisse envahir par mes émotions, je zappe tout le temps, j’ai du mal à m’engager, à bosser, mais qu’est-ce que j’y peux ?

Trois verbes peuvent aider à mieux comprendre, et surtout à progresser. Avoir de la maturité, c’est : voir, jauger et agir.
Etre plus mûr(e) dans sa façon de vivre, c’est savoir enchaîner ces trois actes, un peu comme on inspire et on expire pour respirer. Et cela peut s’appliquer à tous les domaines de notre vie : loisirs, vie amoureuse, choix, orientation, boulot, initiative…

1/ Voir le réel pour moi et pour les autres

Avoir de la maturité, c’est quoi ?
Le premier truc fondamental est de voir. Voir quoi ? Voir les besoins, les manques, les situations.
J’ai invité des amis ce soir, mais je vois que le réfrigérateur est vide. Cela veut dire que je vais regarder, ouvrir mes yeux et mes oreilles.

Le top du top est d’être attentif pas seulement à soi mais aussi aux autres. "Dans ma première colo comme animateur, j’étais responsable d’un groupe d’enfants toute la journée. Je devais les surveiller mais surtout m'assurer qu’il n’y avait pas de problème entre eux et que les plus discrets n’étaient pas les ‘victimes’ des autres", raconte Jean-Baptiste, 19 ans.

Voir, ce peut être aussi tout simplement aller chercher une l’information : vérifier la météo avant de partir en montagne, aller se renseigner sur un métier, passer un coup de fil à des amis pour savoir s’ils vont bien...

Pour gagner en maturité : si vous êtes particulièrement rêveur, dans la lune, pas concret, pas très organisé, ou bien un peu perso, plutôt solitaire, voire timide, c'est ce point numéro 1 qu'il faut améliorer. Ouvrez un peu plus grand vos antennes sur la réalité, et soyez plus attentif à ce qui se passe autour de vous. 

2/ Juger pour analyser et prendre du recul

Avoir de la maturité, c’est quoi ?
Etape numéro 2 : juger la situation ou le fait que vous venez d'observer. Attention, il ne s'agit pas d'avoir tout de suite une opinion, ou un jugement péremptoire, mais d'analyser en prenant du recul.
Exemple : étudiante en médecine, Clélia trouve une offre de colocation. L'appartement lui plaît, mais les autres étudiantes font de la musique. L'étudiante pèse le pour et le contre : la proximité avec la fac est un plus, mais elle craint d'être gênée dans son travail par ses colocataires.

Prendre le temps de la réflexion, c'est souvent prendre le temps tout court, éviter les décisions hâtives qui font faire des erreurs. Demander conseil aussi. "J'ai découvert une formation commerciale accessible sans le bac qui m'emballait, raconte Bastien, 20 ans. Mais après en avoir parlé à pas mal de gens, j'ai fini par y renoncer et par décider de retenter le bac".
"Lors de nos formations d'éducateur, on nous apprend qu'il ne suffit pas d'avoir de la bonne volonté pour aider. Il faut comprendre les situations : cela évite les mauvaises interprétations", explique Marie, 21 ans.
Comprendre est donc essentiel, et pas seulement dans le domaine du travail : en amitié, en amour et dans tous les domaines de la vie, il n'est pas interdit d'exercer son intelligence, bien au contraire !

Pour gagner en maturité : prenez l'habitude de réfléchir davantage avant toute décision ou action, en particulier si vous vous laissez vite emporter par vos émotions ou vos envies. Les impulsifs, les passionnés, les émotifs ou bien les grands romantiques auront tout intérêt à développer ce point : "juger", cela n'enlèvera rien à leur sensibilité, bien au contraire ! 

3/ Agir pas à pas

Avoir de la maturité, c’est quoi ?
C'est l'étape ultime de la maturité. Face à un problème que vous avez repéré (étape 1), et analysé (étape 2), vous trouvez une réponse adaptée et vous la mettez en pratique. Beaucoup de rêves ou de beaux projets ne voient en effet jamais le jour faute de passage à l'acte !
Agir après avoir vu, réfléchi et choisi : c'est la méthode utilisée par tous les grands stratèges, les chefs d'entreprise, les navigateurs et c'est celle qui vous permettra par exemple de construire un projet professionnel - ou tout projet de vie - motivant et réaliste.
Xavier veut devenir pilote de chasse et passer les sélections de l'armée de l'air. Son problème : son niveau d'anglais est insuffisant pour lui permettre de réussir. Après réflexion, il envisage plusieurs solutions et part finalement travailler un an en Angleterre.

L'action bien préparée - ou bien mûrie -  permet en général d'atteindre l'objectif fixé. Elle vous ouvre ainsi les portes de nouvelles expériences qui vous amènent encore à prendre encore d'autres décisions. La réussite n'est pas au bout du chemin ? Il faut à nouveau voir, juger et agir pour rebondir.

Pour grandir en maturité : Ne remettez pas toujours au lendemain ce que vous avez décidé de faire après réflexion. Si vous manquez de volonté, de courage, d'initiative, fixez-vous de petits objectifs d'action et avancez pas à pas vers le but mais ne restez pas à la case départ. Eventuellement, accordez-vous de petites récompenses à chaque étape.
Et rassurez-vous : on ne naît pas mature, mais on le devient peu à peu à force de voir, de juger et d'agir dans le bon tempo.

vendredi 23 janvier 2015



Je pensais que la pire chose dans la vie était de finir seul, ça ne l’est pas. La pire chose dans la vie est de finir avec des gens qui te font te sentir seul....
Robbin Williams

mercredi 21 janvier 2015

Comment donner du sens à sa vie ? Question brûlante.

 Cette question sur le sens de sa vie apparait comme une injonction qui tranche sur toutes les autres. D'abord, parce qu'elle est la question intime par excellence : « Quel est le sens de ma vie ? » pourrait se décliner ainsi : « Est-ce que je compte pour quelqu'un ? Suis-je aimé ? Suis-je appelé par quelqu'un à quelque chose ? Comment faire pour qu'au soir de ma vie, je puisse  dire qu'elle a valu la peine d'être vécue, que tout n’a pas été vain ? » Ensuite, parce qu'elle est éminemment ouverte et qu'aucune réponse toute faite ne peut la satisfaire. Elle révèle notre connivence avec l'infini : nous ne nous poserions pas cette question si notre condition finie n'aspirait à ce dernier, si nous n'étions pas faits pour quelque chose qui nous dépasse.


Considérons le pèlerin, aux prises avec lui-même, devant un terme qui le précédant lui échappe : celui qui ne trouve pas le sens de sa vie ne serait-il pas comparable au pèlerin perdu en chemin, tournant en rond, et désespérant de trouver l'issue ? En quelques mots, voici un petit manuel à l’usage de  marcheurs égarés.

Première règle d'or : garder ses sens en éveil

Quand les pistes se brouillent, que la peur ou l'énervement est à son comble, s'arrêter, reprendre souffle, se calmer et mettre tous ses sens en éveil, à l'affût du moindre indice pour retrouver la route. Prenons donc le temps de faire silence pour laisser venir au jour notre intériorité ensevelie sous le flot des messages téléphoniques et informatiques, envahie par les bruits parasites de la télé, embrigadée dans le rythme lancinant « métro-boulot-dodo ». Osons marquer une rupture dans la spirale des évènements de notre vie. Là où nous survivons, nous arrêter pour goûter à la vie, dans ce qu’elle a de plus simple et gratuit. Pourquoi ne pas réserver dans nos agendas des temps d'arrêt réguliers pour prendre l'air, se détendre, contempler la nature ou de belles œuvres d’art, ou encore  pour prier ?

Deuxième règle d'or : le parcours du marcheur donne du sens à sa vie

Relire le chemin parcouru. Une fois arrêté, le marcheur prendra peut-être le temps d'examiner sa carte de randonnée, de revoir le tracé qu'il a cru faire, en se souvenant des bornes, des indices rencontrés sur sa route. Ou peut-être se verra t-il demander de l'aide à quelqu'un, pour se repérer sur la carte. Et nous, quels évènements de notre vie pouvons-nous considérer comme des bornes précieuses donnant assise à notre quotidien. Des amis, qui nous connaissent bien, peuvent nous aider à nous souvenir : quelle rencontre, ou quel évènement nous a permis de rebondir, d'aller de l'avant, et constitue aujourd’hui un point d’ancrage pour continuer la route dans l'espérance ? Au cœur d'une réalité peut-être souffrante de notre vie, faire mémoire des faits concrets qui nous ont redonné courage, de la parole qui a fait naitre la confiance, du pardon échangé qui a ouvert un nouveau chemin.

Troisième règle d'or : se mettre en route pour orienter sa vie et trouver son véritable sens

Fuir l’immobilisme, se décider à poursuivre la route. Il nous faut donc aller de l’avant, aller vers le lieu de la vie et persévérer dans la direction choisie. Osons la confiance : bien que le terme ne se dessine pas encore à nos yeux, il nous précède et nous attend ! Se mettre en route c'est prendre un sens où de l'espace, où une vie plus pleine nous attend.

Quatrième règle d’or : donner un sens fraternel à sa vie
Fuir l’isolement et rejoindre l’espace habité. Prévenant la nuit qui arrive, le marcheur choisit une route où il peut être repérable par d'autres qui le chercheraient. La réponse au sens de notre de vie ne peut donc être strictement individuelle : elle s’inscrit au contraire dans une recherche qui est celle de tous nos pairs. C’est avec eux, dans le partage de nos doutes et questionnements, que la route va s’inventer.

jeudi 15 janvier 2015


8 vérités fondamentales, parfois même oubliées par les gens remarquables


8 vérités fondamentales
1. Avoir le sentiment de ‘ne pas se sentir prêt’ peut être une bonne chose
Les opportunités se présentent rarement quand on se sent prêt à 100%. Ils sont plus susceptibles de frapper à votre porte quand vous avez un sentiment d’insécurité dans votre préparation, vos connaissances et vos compétences. Mais cela ne signifie pas que vous devriez tout mettre de côté jusqu’à ce que vous vous sentiez prêt. La plupart des possibilités de notre existence nous obligent à nous faire évoluer à la fois sur le plan émotionnel et intellectuel. Elles nous poussent à donner le meilleur de nous-mêmes, même si cela signifie sortir des sentiers battus. Et sacrifier notre confort peut nous donner la chance d’évoluer et de nous développer sur le plan personnel. Si vous voulez améliorer votre vie, vous devez vous ouvrir aux opportunités qui se présentent, même si vous ne vous sentez pas prêt à 100%.

2. Le succès et l’échec sont indissociables

Souvent, les gens ont tendance à mal interpréter le sens du mot «échec». Pourquoi avons-nous si peur de l’échec? Il est tout aussi naturel que la réussite. L’échec ne signifie pas le manque de réussite. Il fait effectivement partie du cercle de succès. Et le succès en lui-même ne doit pas être mesuré par la réalisation d’un objectif en particulier. Le succès est un état d’être et cependant – tout le monde peut estimer avoir réussi.

3. L’action est la clé de tout succès

Nous entendons souvent dire que la connaissance est le pouvoir. Mais elle n’est le pouvoir que si elle est utilisée. Savoir faire une chose et la faire pour de vrai sont deux choses différentes. C’est comme lire des livres et des articles sur la lutte contre la procrastination, et ne prendre aucune mesure particulière pour surmonter ce problème. La connaissance et l’intelligence sont inutiles sans actions.

4. Même les erreurs sont synonymes de progrès

Si vous regardez dans votre vie en arrière, vous vous rendrez probablement compte que les erreurs faites dans le passé vous ont appris certaines choses importantes. Alors pourquoi devrions-nous avoir peur de faire des erreurs si celles-ci nous aident à grandir et à être plus sage? Chaque erreur commise a un but particulier, vous rapprochant toujours plus près de votre réalisation. Il est fort possible que l’erreur que vous regretterez le plus dans votre vie est de ne pas avoir agis en raison de la peur de commettre des erreurs. De cette façon, vous vous demanderez toujours ce qui aurait pu arriver, si vous n’aviez pas été autant effrayé. Et surtout, vous n’auriez pas à faire de progrès. Donc n’ayez pas peur d’être incertain sur une chose, donnez-y une chance et voyez ce que ça donne.
 5. La prise de décisions est entravée quand il y a trop d’options
Nous vivons à une époque où il y a trop de possibilités de choix qui déterminent nos plans de carrière et de vie. Mais quand nous avons davantage de choix qui s’offrent à nous, on se retrouve souvent désorienté et indécis. Des études de commerce et de marketing prouvent que lorsqu’un consommateur a plus de choix de produits, il est prédisposé à acheter moins. Si vous pensez à cela, choisir un produit sur trois est beaucoup plus facile que de choisir un produit sur cent. La plupart des gens abandonnent facilement si le processus de décision d’achat est difficile.

6. Le succès ne signifie pas nécessairement le bonheur

Beaucoup de gens croient qu’ils ne peuvent être heureux à moins d’accomplir un objectif particulier. Dans l’immédiat, nous choisissons d’être heureux tous les jours, peu importe où nous nous situons sur le chemin à parcourir. « Le moine qui vendit sa Ferrari » de Robin Sharma est un guide inspirant et pratique qui pourrait vous aider à découvrir le sens de votre vie afin d’atteindre vos objectifs. L’une des principales idées partagées par l’auteur est que vous n’avez pas à attendre pour réaliser vos rêves et être heureux. Le personnage principal dans le livre est l’un des personnages les plus prospères dans son pays, mais même en ayant tout ce qu’il voulait, il n’était pas heureux pour autant.
Le plus important est de chérir chaque instant, chaque jour et d’être reconnaissant de ce que vous êtes et de ce que vous avez maintenant.

7. Vous pouvez être le meilleur dans un domaine sans pour autant aimer le faire

Certaines personnes disent que vous ne pouvez exceller dans un domaine que si vous l’aimez. Cependant, ce n’est pas nécessairement vrai dans d’autres circonstances. Si une personne consacre son temps et ses efforts à apprendre un métier en particulier, elle peut progresser sur la voie de l’excellence. La manière dont une personne ressent une activité ne détermine pas son succès.

8. Ce que nous voyons chez les autres existe en nous

Lorsque nous avons un problème avec quelqu’un, cela peut effectivement nous aider à en savoir un peu plus à notre sujet. Cela peut nous aider à comprendre pourquoi nous voyons ce problème chez l’autre personne, et la raison peut être que nous l’avons également à l’intérieur de nous, et le fait de le voir exposé devant nos yeux peut être frustrant. Mais reconnaître que ce que nous voyons chez un autre est un reflet de nous-mêmes, peut nous aider à surmonter nos problèmes non résolus.

samedi 10 janvier 2015

Bâtir la paix en soi et autour de soi 
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Par Richard Lachance 


Je suis en Paix avec moi-même lorsque je sens en moi une quiétude m’habiter. Une sensation de bien-être. Une grande satisfaction d’être avec moi. Une harmonie. À l’instant présent.

Cette sensation de bien-être remplit tout mon être à chacune de mes inspirations comme de mes expirations. Profondément. La Paix coule en moi. Je la souhaite encore et encore.

Par moment, cette Paix intérieure me quittera. Pris par le tourment de la vie. Au quotidien. Le va-et-vient autour de moi me distrait de cette tranquillité, si précieuse à mon âme. Nécessaire pour mon évolution. Il m’est difficile de constamment demeurer dans cet état de bien-être intérieur. J’accepte de le quitter pour me consacrer pleinement et entièrement à la vie autour de moi. Mon quotidien. Là où je me nourris. À partir de mes expériences.

Je suis en apprentissage. À proprement parlé, il n’y a pas d’échec ni de succès. Plutôt des expériences utiles à ma connaissance sur moi-même et sur le monde dans lequel j’évolue. Je suis en développement. En évolution. Parfois je me rappelle le sens de ma démarche sur cette terre. Parfois j’oublie. À d’autres moments, je me souviens que je suis sur le banc de l’«École de la Vie» en train d’en connaître un peu plus sur moi. Sur mes besoins. Sur mes buts. Sur mes aspirations. Le sens de mon existence. Mon estime de soi. Mes relations. Mon accomplissement.

Lorsque que j’oublie le sens que j’ai donné à ma vie, je ne suis plus en Paix avec moi-même. Je m’éloigne de moi et de toutes les conquêtes sur moi-même, si durement acquises. C’est le quotidien de la vie, ce que je reconnais comme tel, qui est à la fois mon tremplin et ma chute. Les hauts et les bas de la Vie.

Moi et les autres, alternativement, prend le visage du meilleur allié ou du pire ennemi. Tantôt l’un. Tantôt l’autre. La plupart du temps, et sans que je le sache consciemment, c’est avec moi-même qui m’est le plus difficile d’être en Paix. Parce que souvent il m’est difficile de me pardonner. Certains gestes. Certaines actions. Difficile de m’accepter tel que je suis, à ce moment-ci de ma vie. Bien imparfait. Encore. Eh, oui ! Comme si le travail avec soi était, dans ces moments, un éternel recommencement plutôt qu’une continuité. Un cheminement.

La Paix avec moi-même m’a quitté. Je perds courage. Je perds patience. Je me mets en colère. Rien n’y changera. La Paix m’a quitté. Plutôt je ne suis plus en Paix avec moi-même. Elle est à refaire. À rebâtir. J’inspire. J’expire profondément. Je reprends courage. Je me reprends. Cent fois remettez votre ouvrage sur le métier ! Je retrousse mes manches. Je me souviens. Je me rappelle. Il n’y a pas d’échec ni de succès : c’est un apprentissage. Je m’expérimente. Je développe mes habiletés à retrouver mes instants de Paix avec moi-même.

Petit à petit. Telle une discipline. Un art de vivre. J’inspire. J’expire. Je prends contact avec moi-même un peu plus. Je reconnais toute mon importance. À mes yeux et aux vues des autres. Ma nécessaire présence. Ici et maintenant. Je bâtis la Paix en moi.

Je fais la Paix avec moi-même. Sans cet apprentissage avec soi, il m’est impossible de connaître et comprendre COMMENT créer plus de Paix autour de moi. Avec mon entourage. Dans mon milieu de vie.

La Paix passe d’abord par soi. Je peux y voir là un dur apprentissage ou un défi à sa juste mesure. Un apprentissage qui m’invite à me dépasser. À chaque jour. Un peu plus. J’aspire à être meilleur. Face à moi. Par rapport à moi-même. À vrai dire, c’est plutôt le fait que je mets à l’œuvre mes capacités, au fil des jours, et le fait que j’accepte de prendre des risques, parfois difficiles. Alors je prends contact avec mon bagage personnel. Mon potentiel. Ce que je suis. Différent des autres. Unique.

J’ai peine à évaluer toute la grandeur de ce potentiel que je possède. Je puis dire que je possède un potentiel de vie beaucoup plus grand que je crois détenir. J’ai à l’intérieur de moi un trésor de ressources. Y compris cette aptitude à créer plus de Paix en moi et autour de moi. Qui m’est propre.

Je peux avoir accès à ce potentiel dans la mesure où je consens à être présent à moi-même. Que j’accepte de faire l’effort de jeter un regard tourné vers moi. En ma direction. Dans un premier temps.

Parfois je me laisse prendre au jeu de «à qui la faute». À ce jeu, il n’y a pas de véritable gagnant. La plupart du temps la faute appartient à l’autre. Difficile de dire «par ma faute». Difficile de reconnaître dans ces moments que la Paix passe par soi. Il y aura alors l’autre et moi. Comme une division. Comme un fossé entre lui et moi. Que je ne serai pas prêt à franchir le premier. Trop souvent. Difficile de se retrouver avec soi à cette étape-ci.

Reprendre contact avec soi est le seul moyen de réinstaller le dialogue avec soi-même. D’abord. Puis avec les autres. Ensuite. S’aimer d’abord. Pour être capable d’aimer les autres par la suite. Faire la Paix avec soi. Pour faire la Paix avec les autres. Se pardonner. Reconnaître ses peurs. Les identifier. Puis lâcher-prise. S’abandonner à soi-même. À la Vie. À ce qui est. Pour le moment. Sachant que j’ai les ressources nécessaires pour composer avec les situations qui se présenteront à moi. Au fil des jours. Je suis en apprentissage. Reprendre son souffle. Se poser. Se déposer. Être avec soi. Toucher à la Paix en soi.

Si je tente de trop en faire pour «devenir en Paix» avec moi-même, je me raidis. En quelque sorte je me fais violence. Alors que je la souhaitais, la Paix s’éloigne de moi.

La Paix naît. De l’intérieur. Le temps de laisser se déposer les ondes de choc qui me bousculent. M’ébranlaient. Me plaçaient en déséquilibre. Momentanément. L’effort doit être mis sur moi-même. En premier lieu. Plutôt que sur l’extérieur. Plutôt que sur l’autre. Je ralentis. Tout doucement. Je retourne dans mon laboratoire intérieur. Je me remets à mon écoute. Je sens. Je ressens. Je respire pleinement. J’accueille. Simplement. Sans jugement.

Je suis le créateur de ma vie. De mon existence. De mon bien-être. À la mesure de mes habiletés. De mes capacités. À ma manière. Unique. Je désire faire mienne la Paix. Pour moi, d’abord. Non pour les autres. Ni pour faire plaisir à quiconque. Si ce n’est qu’à soi-même.

Je prends contact avec mes blessures. Mes frustrations. Mes besoins. Mes difficultés à trouver des réponses satisfaisantes à ces derniers. Ma rage s’éteint petit à petit. Ma colère s’estompe au fur et à mesure que je respire pleinement. En ma présence. Mes peurs se font jour. Je peux les reconnaître. Honnêtement. Les identifier. Pas les combattre. Je les accepte. J’en suis là pour le moment dans mon apprentissage sur la Vie. Avec moi.

Reconnaître le processus, qui me conduit des tourments du quotidien à la Paix intérieur, facilite ma compréhension afin de bâtir la Paix à l’extérieur de moi. Autour de moi. Je peux mieux comprendre les autres au prise avec leurs propres difficultés à créer plus de Paix avec eux-même et avec les autres.

Ma compassion envers l’autre s’accroît en même temps qu’elle se développe envers moi-même. Une distance face à la situation problème s’installe. Un regard nouveau sur l’autre prend place. Une accalmie. Le temps de reconnaître que cet autre est en apprentissage. Tout comme moi. En évolution. Cet autre, à l’extérieur de moi, demande à prendre sa place. Pleinement. Pas plus, mais pas moins non plus. Sa place. Tout comme moi.

Par moment, la Paix intérieur l’a quitté. Lui aussi. Momentanément. Un recul. Une distance. Lui est nécessaire tout comme cela le fut pour moi. Il ne peut en être autrement. La Paix s’installe de l’intérieur. À partir de l’abandon à soi. Dans une non-violence envers soi comme envers les autres. Lui comme moi possédons beaucoup plus de potentiel et de ressources que ce que nous croyons posséder. Nous sommes beaucoup plus que ce que nous croyons que nous sommes. Nous sommes porteur de Vie. Nous sommes ses fidèles représentants. Ses protecteurs. Nous sommes la Vie Elle-même. Puisqu’Elle est nous. La Vie et nous, c’est la même chose. Nous sommes Vie.

J’aime croire que j’ai une seule vie. Je prend acte, dans cette vie-ci, de l’apprentissage qui m’est utile pour goûter pleinement et apprécier toute la grandeur de la VIE. Comme Elle est. Difficilement qualifiable. Ni vraiment bonne ni vraiment mauvaise. Une plénitude d’expériences. Elle est la Vie. Elle-même. Unique. Tout comme moi. Je suis ni vraiment bon ni vraiment mauvais. Je suis une personne en apprentissage. En expérimentation. En évolution.

La Vie ne peut évoluer pleinement que dans la quiétude et dans la Paix. Il m’est possible de vivre en guerre avec moi et avec les autres. Je peux également vivre en Paix avec moi. Et avec vous. C’est un choix personnel. Une prise de conscience. Une décision envers soi et les autres.