lundi 27 juin 2016

Développer le pouvoir sur soi

Anselm Grün, moine-thérapeute : « Il y a en nous un lieu de calme que nous pouvons atteindre »

En nous, il y a toutes les émotions et toutes les passions mais il y a aussi un lieu de calme, de silence, qu’il faut arriver à atteindre. Jésus lui même dit « le royaume de Dieu est en nous » Dans ce lieu, où Dieu demeure, je suis libre des jugements des autres, de leurs attentes, Aucune blessure ne peut m’atteindre, je suis sain, entier, et c’est dans ce lieu que se trouve mon moi authentique et originel.
Les Pères du désert ont observé toutes les passions humaines, les émotions et ils ont réfléchi à la façon dont on pouvait les gérer mais sans les refouler. Travailler sur Soi permet de reprendre du pouvoir sur Soi.


Selon A. GRÜN, le pouvoir (malsain) que j’exerce sur les autres est un signe du manque de pouvoir que j’exerce sur mon être, de l’impuissance vis a vis-à-vis de moi-même : « Celui qui n’a aucun pouvoir en soi, aucun pouvoir sur soi, celui-là doit montrer du pouvoir à l’extérieur, il doit humilier, mépriser les autres, les traiter plus bas que terre pour pouvoir croire à sa propre grandeur. Il doit faire violence aux autres pour se sentir puissant. »

dimanche 26 juin 2016

"Le meilleur service que l'on puisse rendre aux autres est de leur faire remarquer que c'est l'inconscient qui les incite à agir et les accompagner à comprendre cet inconscient et son fonctionnement"
Swami Prajnanpad

La Maltraitance, l’Abus de l’Enfant

C’est quoi? (Par Alice Miller)

Les humiliations, les coups, les gifles, la tromperie, l’exploitation sexuelle, la moquerie, la négligence etc. sont des formes de maltraitances parce qu’ils blessent l’intégrité et la dignité de l’enfant, même si les effets ne sont pas visibles de suite. C’est à l’âge adulte que l’enfant maltraité jadis commencera à en souffrir et en faire souffrir les autres. Il ne s’agit pas là d’un problème de la famille uniquement, mais de toute la société parce que les victimes de cette dynamique de violence, transformées en bourreaux, se vengent sur des nations entières, comme le montrent les génocides de plus en plus fréquents sous des dictatures atroces comme celle de Hitler. Les enfants battus apprennent très tôt la violence qu’ils utiliseront adultes en croyant à ce qu’on leur a dit : qu’ils ont mérité les punitions et qu’ils étaient battus « par amour ». Ils ne savent pas qu’en vérité la seule raison des punitions qu’ils ont subies était due au fait que leurs parents ont subi et appris la violence très tôt sans la remettre en cause. A leur tour ils battent leurs enfants sans penser leur faire du mal.
C’est comme ça que l’ignorance de la société reste si solide et que les parents continuent en toute bonne foi à produire le mal dans chaque génération depuis des millénaires. Presque tous les enfants reçoivent des coups quand ils commencent à marcher et toucher les objets qui ne doivent pas être touchés. Cela se passe exactement à l’age quand le cerveau humain se structure (entre 0 et 3 ans). Là, l’enfant doit apprendre de ses modèles la gentillesse et l’amour mais jamais, en aucun cas, la violence et les mensonges (comme: « je te bas pour ton bien et par amour »). Heureusement, il y en a des enfants maltraités qui reçoivent l’amour et la protection chez les « témoins secourables » dans leur entourage.

Même si les conséquences scandaleuses sont évidentes, elles ne sont pas perçues et encore moins prises en compte par la société. Or, la situation est facile à comprendre : les enfants ne sont pas autorisés à se défendre de la violence des parents et sont alors obligés de supprimer et refouler les réactions naturelles à l’agression parentale comme les émotions de la colère et d’angoisse. Ce n’est qu’à l’âge adulte qu’ils peuvent décharger ces émotions très fortes, sur leurs propres enfants ou, dans certains cas, sur des nations toutes entières.