jeudi 30 janvier 2014

Filles sans père, filles en attente du père



La souffrance des filles "sans"père  

Votre père n’aura-t-il été pour vous qu’un survenant dans un passé dominé par la mère ?
Que vous reste-t-il de lui ? Comment en reconstruire la figure en son absence ? Qu’en est-il de l’image du père dans le discours de votre mère ? À celle-ci, vous reprochez parfois une présence envahissante
ou des attentes irréalistes. Et quand vous voulez couper le cordon ombilical, vous n’y arrivez pas. Il vous manque un père.
Le père, vous le cherchez en vous et autour de vous, dans vos souvenirs, dans vos rêves et dans les hommes de votre vie. Héros ou fantôme, il n’est jamais là où vous pensez. Exclu ou effacé, idéalisé ou humilié, absent ou silencieux, il est pourtant le premier homme de votre vie. Un homme que vous ne cessez de perdre, de désirer, d’oublier. Car, comment en faire le deuil sans l’avoir rencontré, lui ou le vide qu’il a laissé en vous ?

Une fille sans père est-elle condamnée à répéter cette perte dans sa vie amoureuse ?
Je fais écho ici aux plaintes dépressives de femmes aux prises avec un deuil non résolu du père, du père effectivement perdu ou du père absent psychiquement. Elles semblent stagner devant cet objet à la fois si étranger et si familier, leur libido arrêtée là au seuil d’un amour impossible. (...)

L’attente du père…
Toute attente fixe le sujet en face de ce qu’il a perdu, de ce qu’il espère retrouver et posséder encore… Mais aussi douloureuse qu’elle soit, elle reste la preuve de l’existence de l’objet d’amour d’une jouissance encore possible. Les filles en attente du père sont à la fois en attente de l’amour du père et en attente de sa mort, non pas de sa mort réelle, quoique cela puisse être le cas, mais de sa mort symbolique. Elles restent là, au seuil du père perdu, faute de pouvoir reconnaître un amour qui se conjugue désormais au futur antérieur : « J’aurai aimé mon père. »
L’attente du père doit s’entendre ici au double sens objectif et subjectif de ce qu’un père attend d’une fille — qu’en sera-t-il alors de sa réponse à elle ? — et de ce qu’une fille attend de son père —
qu’en sera-t-il alors de sa réponse à lui ? Les femmes que j’écoute veulent être filles de leur père « par le cœur » et non seulement « par la chair ». Faute de cette filiation affective, leur vie amoureuse est une suite de défaites tant elles restent captives de la quête d’un homme inaccessible. Elles ne peuvent faire le deuil d’un père absent, encore moins le déclarer mort. Et c’est parce qu’elles dénient cette perte qu’elles sont répétitivement perdantes dans leur vie amoureuse.

Les femmes aussi peuvent être violentes. Et leur douceur n’est parfois qu’un artifice. La violence est la conséquence d’une exclusion, d’un déni d’existence. Un père s’en va et ne donne plus signe de vie, il « oublie » qu’il a une fille. Un autre ignore volontairement sa fille, s’en détourne quand elle devient une femme. Un autre encore se montre un père indigne et viole son enfant. L’abandon, la violence et le rejet du père sont vécus comme un retranchement du monde des vivants. La mort psychique vient de cet exil incompréhensible du point de vue de l’enfant.
Bien sûr, le père n’est pas seul en cause. Les blessures qu’il inflige, consciemment ou non, peuvent s’ajouter à celles infligées par la mère ou tout simplement par la vie. Cependant, là où son intervention pourrait être réparatrice, elle n’a pas lieu. Sa fille « tombe dans un trou noir » ou « frappe un mur ». Il n’y a personne d’autre que la mère vers qui se tourner, pas de porte de sortie du malheur, pas d’autre adresse où loger sa demande d’amour. Elle se sent alors condamnée à vivre dans la haine puisqu’elle ne trouve pas sur sa route un homme qui soit capable — ou désireux — de lui apporter ce don si précieux et si nécessaire à son narcissisme qu’est la présence aimante et structurante d’un père.

Père et OEdipe
Hors du père, point de salut ? Pas nécessairement, mais trouver son chemin vers le père peut être une question essentielle pour le développement de la féminité sexuelle. Encore faut-il qu’il soit atteignable !
Au regard du désir des petites filles, le père est un inconnu. Bien loin d’être cet asile imaginé par Freud, il est cause de multiples angoisses, déceptions et frustrations. C’est vers lui qu’elles se tournent pour échapper à l’emprise maternelle. C’est aussi de lui qu’elles reçoivent le coup fatal quand il retire son amour par peur de l’inceste, quand il méprise leur féminité. Rejet traumatique car impossible à penser, à élaborer pour elles. Devant un père qui s’enferme dans un silence meurtrier les petites filles se taisent, elles aussi. Les silences du père, le détournement de son regard et de son écoute, sont à l’origine d’une angoisse profonde d’abandon.
Certaines filles se sentent responsables du rejet paternel et en gardent un complexe d’échec. Dans une tentative désespérée de réparation, elles se tournent vers des substituts paternels — thérapeutes, gourous, professeurs, psychologues, etc. — dans l’espoir d’obtenir amour et reconnaissance d’elles-mêmes, êtres sexués, désirants et désirables.(...)
Faute de dire ce qu’elles désirent, elles s’aliènent dans des identifications féminines de mascarade, se modelant sur des images sexuelles irréelles. (...) D’autres, au contraire, se jettent à corps
perdu dans une sexualité sans complexe tout en exprimant la nostalgie d’une féminité plus spirituelle que sexuelle.

Le père mort…
Un père est mort sans avoir existé pour la fille, il a disparu de son vivant. Son nom reste gravé dans la chair vive de l’inconscient pour commémorer ce qui n’aura jamais eu lieu, la rencontre avec un père aimant et désirant, l’homme de la mère. La mort réelle vient en quelque sorte achever le travail de deuil déjà commencé par sa disparition. Le père, jadis présence réelle, fantôme de la mère parfois hante l’imaginaire des filles, désormais inséparable d’elles.
En psychothérapie, il est d’autant plus pathétique d’entendre cette plainte concernant le père que celui-ci est mort depuis longtemps. Comme si la blessure causée par le silence du père était inguérissable! Et peut-être l’est-elle en effet ? « S’il ne me parle pas,c’est que je ne suis rien pour lui. Son silence me tue. Une fille, ce n’est rien ! » dit-elle, et elle finit par le croire.
« Qu’attendiez-vous de lui ? » demandai-je un jour à Marianne.
« Qu’il me parle… » répondit-elle en sanglotant. De quoi ?
Elle ne sait pas. Ça n’avait pas d’importance. Elle voulait juste qu’il lui parle. Un jour, elle se retrouve au chevet d’un père mourant.
Dans la pénombre d’une chambre d’hôpital, ce dernier fixe les murs jaunâtres et au-delà, rejoint l’abîme. Il ignore la présence de sa fille. Elle, immobile, captive, attend qu’il l’appelle par son nom. En vain…
Les hommes aimés par Marianne ont un dénominateur commun qui désigne le lien inconscient au père. Il ne suffit pas qu’ils soient beaux et charmants, intelligents et sensibles, encore faut-il qu’ils dissimulent une blessure secrète. Blessure annonciatrice d’une perte qui lui rappelle inconsciemment le père oedipien.
Celui-ci était souvent blessé et malade. Ainsi, elle revient sans cesse sur les lieux d’une perte réelle.
Pour l’éviter ou pour la traverser ?

Pas sans mon père
« Pas sans mon père », disent les filles sans père, car la reconnaissance du père est essentielle à la formation de leur identité personnelle et sexuelle. D’où cette quête désespérée et inconsciente d’un amour paternel. Elles ont tendance à devenir amoureuses d’hommes absents. D’où ce paradoxe : vouloir la présence d’un homme tout en butant répétitivement sur l’absence.
Isabelle vit ses relations avec les hommes sous le signe de la séduction et de la rupture. Dans un premier temps, elle coïncide parfaitement avec leurs fantasmes et se conforme à leurs attentes.
Dans un second temps, elles les rejettent. De son père mort quand elle avait 10 ans, il lui reste une image, cadavre figé dans sa perfection comme dans la mémoire de la mère : « Ton père était merveilleux.» Toute petite, Isabelle trouvait son bonheur à s’endormir contre le ventre de son père. C’était avant… avant quoi ? Avant la fin du monde.
Une nuit, Isabelle rêve qu’elle a perdu son amant. Croyant se réveiller alors qu’elle rêve toujours, elle découvre auprès d’elle son amant endormi, lequel représente son Moi perdu sans l’autre. Elle
demande s’il est possible de vivre sans amour, dans l’indifférence des corps. Sur le divan, elle pleure, non la perte, mais son impossibilité de perdre.

Et le transfert…
Le transfert sera la mise en acte de l’attente de celles que j’appelle les filles sans père. Des filles nouées au père par une triple identification : imaginaire, symbolique et réelle.
1. Identification imaginaire (père idéal) au sens d’une identification à une image magnifiée, à son désir réel ou supposé. L’identification au père témoigne ici d’une passion inusable pour l’objet oedipien.
2. Identification symbolique (père dans le discours de la mère), au sens d’une identification au père mort ou absent via une assimilation des signifiants maternels.
3. L’identification réelle, c’est le père vécu ou l’expérience du père, dont les filles gardent la trace comme celle d’un trauma.
Toute fille doit prendre la mesure de son manque et des conséquences de ce manque sur sa vie affective. Tout récit concernant le père, peu importe qu’il soit conforme à la réalité historique ou non, lui permet de s’en construire une image — bonne ou mauvaise — qui soutiendra son développement psychique et sa
vie amoureuse ultérieure.
La psychanalyse permet à une femme de rencontrer le père à travers le transfert, de réactualiser l’image paternelle telle qu’elle conditionne ses relations avec elle-même et avec les autres, de reconstruire
son passé et surtout de l’intégrer à son identité. Dès lors, elle peut, selon la belle expression de Louise Dupré, « consentir à son histoire » et non plus se percevoir comme une victime. Il s’agit donc de repenser la relation au père comme élément constituant d’une biographie.
Enfin, gardons à l’esprit que le père raconté dans les récits de vie ou dans la fiction est essentiellement une représentation.

Le personnage paternel en sort inévitablement déformé, transformé, trituré par les pulsions amoureuses et haineuses de sa fille. Au bout de cet itinéraire, il s’agit de rencontrer le père de son histoire personnelle, et soi-même avec lui.

Louise Grenier

Louise Grenier est psychologue et chargée de cours en psychologie à l’UQAM, elle est l’auteure de Filles sans père. L’attente du père dans l’imaginaire féminin (Montréal, Quebecor, 2004) et de Femmes d’un seul homme. Les séparations impossibles (Montréal, Quebecor, 2006).

mercredi 29 janvier 2014

La quête du père absent chez Paul Auster et Albert Camus

Deux œuvres majeures

Paul Auster et Albert Camus sont deux écrivains contemporains appartenant à deux contextes socioculturels différents. Cela dit, ils nous ont laissé deux romans dont l’écriture est propice à une étude comparatiste. En effet, Le Premier homme d’Albert Camus et L’Invention de la solitude de Paul Auster partagent la même problématique qui est la quête du père absent. Cette quête, dont l’origine est l’angoisse du présent se heurte, dans ces deux récits, à de nombreuses difficultés. 
La reconstitution de la figure paternelle, essentiellement caractérisée par l’anonymat et le mystère, s’avère pénible et parfois même désespérante. Outre cela, les deux romanciers ne disposent que de peu d’informations quant à leurs pères ce qui complique leur tâche. 

Conséquemment, le sujet du récit impose la forme de celui-ci : la figure parentale dont ils n’ont que des souvenirs fugaces et des idées floues ne peut être appréhendée qu’au moyen d’une écriture de fragmentation et de dépersonnalisation. Les deux auteurs ont, en fait, opté pour un style impersonnel dans le but d’accéder à la vérité dans toute son authenticité. 


Le Premier homme d’Albert Camus     



 L’Invention de la solitude de Paul Auster 

Séquence la question des pères absents


Si la position maternelle est évidente et identique à elle-même depuis l’aube de l’humanité, permanente, indestructible – de l’ordre de la nature -, la position paternelle est beaucoup plus complexe, allant de l’absence totale du père (par désintérêt et indifférence ou rejet et négation) à la toute puissance de vie et de mort du père sur la totalité de la famille. 


Les pères n’imitent pas les mères dans leur parentalité, ils sont hommes et pères. 
L'amour du père a la particularité d'être étroitement lié aux réalisations de l'enfant. C'est à dire que l'enfant reconnait l'amour de son père en ce que celui-ci l'encourage, le complimente le reconnait dans sa singularité, dans ses réalisations. Et cette présence de l'amour "conditionné" aux réalisations est importante, car elle oeuvre en faveur du développement de la personnalité, elle incite au dépassement de soi, au respect de la hiérarchie. 

La présence du père et la reconnaissance de ses propres imperfections introduit le petit garçon dans le monde réel, et non pas dans celui de la perfection ou de la compétition, mais dans celui de la réalisation, de la tendresse, de l'empathie, de l'écoute et de la réalisation, de l'encouragement à faire du concret.

L'amour du père et donc sa présence émotionnelle, physique, psychique, introduisent le tiers symbolique, la loi. L'absence de père introduit l'absence de la loi. 

Qu'en est-il des enfants (filles/garçons) de père absent physiquement, psychiquement, émotionnellement?

Quelles sont les déficiences possibles sur le plan social, moral, sexuel ou cognitif?

La présence corporelle du père auprès du fils, rassure ce dernier et lui offre la possibilité d'aimer d'abord la mère et plus tard de désirer une femme plutôt que de la mépriser, de l'humilier ou de la redouter. Tenu par son apparence sexuée, il pourra ensuite s'identifier au père et cheminer vers la construction de sa place juste et de ses propres repères.

Si le père est absent de corps ou d'autorité (dans le sens de "loi"), il n'y a pas de transfert d'identification de la mère au père. L'absence du père induit de fait une influence accrue de la mère (du féminin), qui se retrouve chargée d'une responsabilité trop lourde et déséquilibré dans ses rapports éducatifs avec le petit garçon. 

Aujourd'hui, la société, la publicité, le marketing s'érigent en "tiers symboliques", dictant la loi et ce qui est bon ou non de faire, détruisant ainsi la place du père auprès des enfants. Encourageant et valorisant l'hyper féminisation des garçons, construisant un monde féminin, déséquilibré.

Dans leur identité sexuelle certains fils sont fragilisés par le silence, la distance, l'indifférence, l'absence des pères, leur violence ou sévérité, mais parfois aussi, parce qu'ils regardent vivre des pères malheureux, humiliés, incapables d'imposer leur loi, la loi du père, "le nom du père" (J.Lacan) que l'on pourrait entendre ainsi: "le non du père".
Loin de leur odeur, de leur regard complice, de leurs gestes affectueux, ils se retrouvent coupés de l'accès au corps du père. Dans l'esprit des petits garçons de pères absents, il n'est pas possible de toucher, de rire, de pleurer; d'humer, de sentir, de cajoler de s'offrir. Ils grandissent ainsi dans une situation génératrice de perturbations identitaires et sexuelles. Adultes, ils s'infligent une répression de leur propre sensualité et de leur corporalité.

Sao Doyen

mardi 28 janvier 2014

Le ventre, notre deuxième cerveau

Saviez-vous que 80% des cellules immunitaires sont situées dans l’intestin ! Donc si le système immunitaire est défaillant, c’est tout le corps qui va encaisser. Si notre alimentation et notre hygiène de vie ne sont pas corrects, c’est tout le reste qui ne fonctionne plus, et notamment notre système immunitaire.



A voir absolument le 31 janvier 2014 à 22h20, sur ARTE. 

Il y a quelques années, les scientifiques ont découvert en nous l’existence d’un deuxième cerveau. Notre ventre contient en effet deux cents millions de neurones qui veillent à notre digestion et échangent des informations avec notre "tête". Les chercheurs commencent à peine à décrypter cette conversation secrète. Ils se sont aperçus par exemple que notre cerveau entérique, celui du ventre, produisait 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions. On savait que ce que l'on ressentait pouvait agir sur notre système digestif. On découvre que l'inverse est vrai aussi : notre deuxième cerveau joue avec nos émotions.
Espoirs thérapeutiques
En outre, certaines découvertes ouvrent aujourd’hui d’immenses espoirs thérapeutiques. Des maladies neurodégénératives, comme Parkinson, pourraient trouver leur origine dans notre ventre. Elles commenceraient par s’attaquer aux neurones de notre intestin, hypothèse qui, si elle est vérifiée, débouchera peut-être sur un dépistage plus précoce. Plus étonnant encore, notre deuxième cerveau abrite une colonie spectaculaire de cent mille milliards de bactéries dont l’activité influence notre personnalité et nos choix, nous rend timides ou, au contraire, téméraires. Des États-Unis à la Chine en passant par la France, ce documentaire, nourri d'interviews et d'infographies éclairantes, passe en revue les recherches les plus récentes menées sur notre deuxième et intrigant cerveau.

vendredi 24 janvier 2014

Libre-arbitre et liberté 2

L'homme est fondamentalement désir. Quand il en est conscient et se sent capable de les gérer, ce désir est un critère de bonne santé. 
Le concept du libre arbitre dépend des positions de l’homme face à la conformité et à la loi, ainsi que son opinion sur ses propres actes et choix. La liberté se définit par rapport aux limites que lui pose l'individu lui-même. L'homme dispose de la liberté qui lui permet de choisir et de maîtriser ses actes. Pour Leibniz, la liberté réside dans la capacité de se déterminer par des raisons, au lieu d'être déterminé par des causes. Faire et exercer des choix signifie : exprimer ses désirs et les mettre en acte dans les limites de sa volonté libre et de la connaissance de Soi. Pour Kant, cette volonté pose en elle-même, la loi à laquelle devrait obéir tout être raisonnable.


La capacité de maîtriser la mise en acte de ses désirs permet d'appréhender la valeur de l'individu. 
Le libre-arbitre offre la possibilité pour chacun d'être responsable de ses choix et de ses actes. Il concerne l’acte par lequel la volonté se conforme à la loi ou se révolte contre celle-ci. Selon Kant, le délinquant, en tant que personne, dispose de la liberté qui lui permet de gérer son libre-arbitre. L'homme est libre de ses actes. Quand ceux-ci nuisent à autrui, il doit en répondre, selon la loi en vigueur. Car la liberté est un compromis entre la possibilité d’exercer ses choix et le respect d'autrui.

Le choix, c'est la liberté pour l'homme de trouver un compromis qui permet de réaliser ses désirs égoïstement dans le respect du droit étatique et de son entourage. L'affirmation de Soi propose un compromis permettant à la personne d'exprimer librement sa personnalité, tout en continuant à être accepté dans le cadre social sans créer des réactions négatives dans son entourage.

Une thérapie ne doit pas être la seule vérité ou la seule chance de guérison. Elle doit être utile et ne pas s’inscrire dans l’illusion. Elle vous permet de grandir et de devenir indépendant. Elle se caractérise par son pouvoir métaphorique, par la possibilité qu’elle offre à chacun de comprendre ce qui ne va pas en lui et de l’amener à trouver lui-même les solutions et les réponses à ses problèmes. Elle crée des expériences de plaisir là où il n’y avait que des situations déplaisantes ou traumatisantes. Ainsi, les thérapies ne sont pas là pour faire disparaître les blessures et les traumatismes psychologiques du passé ou du présent. Nous en avons tous, mais pour accéder à une certaine forme de bonheur et d’épanouissement, il nous faut les comprendre, les accepter et leur donner un sens.


« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas.
C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. » 
Sénéque


Erick Dietrich, Medecin , Sexologue


Les quatre lois sociales

Voici les 4 lois sociales « gravées » en chacun de nous
  1. Confiance : Je dois pouvoir faire confiance aux autres, et les autres doivent pouvoir me faire confiance.
  2. Réciprocité : Je dois donner autant que je reçois.
  3. Collaboration : Je dois aider les autres, et je dois pouvoir compter sur les autres. Nous devons agir ensemble pour réaliser nos objectifs.
  4. Empathie : Je dois être capable de comprendre ce que les autres ressentent. Pour ça je dois me mettre à leur place.

    Ces 4 lois sociales forment la base de nos relations. 
Que se passerait-il si l’un d’entre nous ne respectait pas ces lois ?

jeudi 16 janvier 2014

Comment faire avec le "Carpe Diem?"

"Le présent est indéfini, le futur n'a de réalité qu'en tant qu'espoir présent et le passé n'a de réalité qu'en tant que souvenir présent."
Jorges Luis Borges

Nous n'avons d'autre choix pour être heureux que de vivre l'instant présent. Être présent dans le fameux ici et maintenant.
Or, les individus s'inscrivent dans une logique d'évolution où l'on ne peut ignorer son passé et cesser de s'inquiéter pour son avenir. Cela nous emplit de doutes, d'anxiété, de mal être...

Le fameux "carpe diem" sonne alors comme une belle utopie.
La nostalgie, la haine, la culpabilité nous font replonger dans le passé remettant en cause notre capacité à dépasser les obstacles de la vie, à douter des conséquences de nos actes.
L'inconscient chargé des affres du passé prend alors le pas sur le Moi vivant au présent et craignant pour l'avenir et voilà nos corps perclus de douleurs somatiques.

Une solution: accepter la situation telle qu'elle se présente aujourd'hui sans chercher à savoir en quoi nos attitudes passées ont pu...., ou en quoi une anticipation aurait pu.... Autant de freins à l'épanouissement que seule la réalité du moment a la capacité d'apaiser.

mercredi 8 janvier 2014

Le récit visionnaire d'Avicenne "Le vivant fils du vigilant" traduit par Henri Corbin



Certaines fois que j'avais pris résidence en ma contrée, il m'arriva de sortir avec mes compagnons vers un des lieux d’agrément qui entourent cette contrée.
Or, tandis que nous allions et venions tournant en cercle, voici qu'au loin parut un sage, avancé en âge.  Il était beau, dans la fraîcheur de son éclat sa personne resplendissait d'une gloire divine. Il avait certes goûté aux années, longue durée était passé sur lui, cependant on ne voyait en lui que la fraîcheur qui est propre aux jouvenceaux, aucune faiblesse ne courbait son maintient, nul défaut n'altérait la grâce de sa stature, bref, aucun signe de vieillesse ne se décelait en lui, hormis la gravité imposante des vieux sages.

Lorsque je vis ce sage, j'éprouvais le désir d'avoir commerce avec lui.
Du plus profond de moi-même se leva l’exigence d'entrer dans son intimité et d'avoir familièrement accès auprès de lui.
Nombreux alternèrent nos propos jusqu'à ce que l'entretien nous conduisit jusqu'au point ou je l'interrogeais sur tout ce qui concernait sa personne. Je voulus apprendre de lui quel était son mode de vie, sa profession, son nom, son lignage, son pays...
Alors il me dit: mon nom est vivant, mon lignage fils du vigilant, quant à ma patrie, c'est la Jérusalem céleste. Ma profession est d'être toujours en voyage, faire le tour de l'univers au point d'en connaitre toutes les conditions. Mon visage est tourné vers mon père, et mon père est: Vigilant.

J'ai appris de lui toute science, les clés de toutes les connaissances m'ont été données par lui, vers les extrêmes plages de l'univers, c'est lui qui m'a montré les chemins qui sont à parcourir, de sorte que par mon voyage, en embrassant le tour c'est comme si tous les horizons de tous les climats se retrouvaient rassemblés devant moi.


vendredi 3 janvier 2014

Le processus d'indépendance affective 3

Gérer efficacement les crises de panique et d’angoisse

Les crises de panique et d’angoisse sont des réactions normales à la peur ou à l’incertitude lorsqu’un changement se produit. Cela peut être, par exemple, une rupture amoureuse, un rejet, l’infidélité ou encore la peur de l’opinion que les autres ont de vous.
Pour atténuer les crises de panique et reprendre le contrôle, fermez les yeux, faites des respirations profondes. En inspirant profondément et lentement, imaginez que vous absorbez par le nez de l’énergie sous forme d’une lueur bleue, et qu’elle se répand partout dans votre corps. Après cette inspiration profonde,
bloquez l’air dans vos poumons pendant 3 secondes. Puis, expirez doucement par la bouche. En expirant
doucement, imaginez que vous vous débarrassez du négatif. Imaginez que l’air sortant de votre bouche est
projeté très loin et emporte avec lui toute peur, toute angoisse, toute incertitude.

Les personnes qui travaillent avec moi connaissent le "sophro déplacement du négatif", c'est un peu ça .

Avant de poursuivre la lecture détendez-vous un instant. Fermez les yeux et faites une série de 10 respirations profondes... Lorsque votre respiration est longue et profonde, votre activité mentale est ralentie et votre corps détendu. Il est IMPOSSIBLE de vous énerver lorsque vous avez une respiration calme et profonde. En faisant cet exercice, vous noterez qu’au bout de quelques minutes ou quelques secondes, votre calme est revenu. Une fois le calme retrouvé, vous serez en mesure de trouver une solution ou un état d’esprit adapté à la résolution du problème auquel vous êtes confronté.

Comment rapidement surmonter l’anxiété?
1. Premièrement, il est important de prendre des mesures.
Pour cela, écrivez les causes de votre mal-être. Faites ensuite une liste d’actions que vous pouvez faire pour
résoudre le problème, et réalisez-les.

La théorie c'est bien, passer à l'ACTE c'est mieux.

2. Faites des choses contraires à l’état d’esprit d’une personne anxieuse ou déprimée.
 Les actions réalisées nous libèrent et nous permettent de retrouver la confiance et l’aspiration à un futur meilleur. C’est comme si, en réalisant ces actions, on envoyait un message positif à l'esprit ou que l'état d’esprit s’adaptait aux actions – positives – réalisées.
Adoptez des actions positives, et vous changerez positivement votre état d’esprit. La prochaine fois que vous vous sentirez anxieux ou déprimé focalisez-vous sur des choses qui vous donneront un sentiment de paix. Cela peut être, par exemple, écouter de la musique motivante (pas triste), faire du sport, lire un livre que vous aimez, manger sain ou autre chose que vous aimez et qui vous apporte un bien-être certain.

Et je rajouterai, MEDITEZ! Asseyez-vous en Zazen et suivez simplement votre respiration. Coupez tout dialogue intérieur et respirez.