vendredi 28 mars 2014

Hildegarde de Bingen, lumière de Dieu


Visionnaire, poétesse et musicienne, Hildegarde de Bingen est considérée comme la première vraie phytothérapeute. Prédictions étonnantes, médecine d'avant-garde, musique et spiritualité, neuf cents ans après sa mort, son enseignement reste d'actualité. Comment une figure aussi étonnante, aussi riche, a-t-elle mis si longtemps à capter l'attention de nos contemporains ? Ce documentaire fera découvrir à beaucoup cette humble abbesse qui, âgée de 38 ans, perçut deux voix qui lui ordonnèrent de divulguer par écrit ce qu'elle voyait. Souffrante, doutant d'elle-même, elle refusera l'ordre venu du Ciel et sera transpercée de douleurs qui la laisseront paralysée sur son lit. Au fil du temps, on cessera de parler de mystification et les miracles seront si nombreux que l'évêque de Mayence implorera la jeune femme de cesser d'en faire...

jeudi 27 mars 2014

La Sophrologie et les enfants

La sophrologie et les enfants
La sophrologie constitue une excellente réponse aux divers troubles chez l’enfant. Elle s’adresse à tous, dès l’âge de 5 ans, parfois plus tôt en fonction de leur maturité. Avant cet âge, il s’agira plus de relaxation que de sophrologie pure, tout aussi bénéfique pour les plus petits.
Chez le jeune enfant, elle sera utilisée sous une forme ludique et son imagination est mise à profit à chaque exercice. Ces techniques de sophrologie adaptées, initient l’enfant au contrôle de sa respiration, de ses rythmes corporels, de ses mouvements et de son esprit. Il est envahi par un bien-être nouveau.
L’enfant découvre son corps, prend conscience de sa place et apprend à identifier et reconnaître ses tensions internes et externes afin de les éliminer. Au travers d’exercices ludiques simples, il renforce son équilibre à l’intérieur de son corps, acquiert la maîtrise des mouvements, ce qui lui permet de renforcer sa confiance en ses propres possibilités, et ainsi renforcer sa personnalité.
L’enfant comprend très vite qu’on ne pratique pas pour gagner quelque chose, mais pour « se sentir bien », pour « faire le calme ». La respiration lui permet d’acquérir des outils d’autonomie, des automatismes de détente et de lâcher-prise, qu’il est invité à  réutiliser quand il en ressent le besoin.

Le sophro déplacement du négatif par exemple est un des exercices les plus puissants de la sophrologie pour les enfants. Voici une mise en oeuvre abrégée et facile d'utilisation pour les parents attentifs et aimants que vous êtes.
Dans cet exercice, vous proposez à votre enfant de fermer les yeux et d'imaginer  un grand ballon magique devant lui. Dans ce ballon, il pourra y mettre tout ce qui le dérange, tout ce qu'il n'aime pas, les:

les:
 et les:
...

Oui, il pourra mettre dans ce ballon magique tout ce qu'il n'aime pas ou lui fait mal.
Ensuite, il soufflera (les yeux fermés pour mieux visualiser) sur le ballon et le fera partir vers le soleil, jusqu'à ce que tout là haut, il disparaisse.
Pour le souffle: proposez à votre petit/e d'inspirer par le nez et de souffler longuement par la bouche.
Et voila le SDN pour nos petits.





"Tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, mais tout le bonheur et l'apprentissage se produit pendant que vous la montez" -  Andy Rooney

lundi 24 mars 2014

Témoignage d'Antoine, ancien dépendant affectif



Tous les prénoms ont été changés.

Bonjour Madame Doyen.
Je ne sais si vous vous souvenez de moi : Antoine. Nous nous sommes vus pendant deux ans.
Je tenais à vous dire que vous m'avez aidé beaucoup.
Malheureusement, j'ai arrêté de vous voir (l'inconscient peut être) et ce qui devait arriver est arrivé : Mon amie m'a quitté en décembre.
Rupture brutale : j'ai découvert qu'elle me quittait en m'aimant, pensant qu'elle ne pourrait pas me rendre heureux.
J'ai été sonné.... mais pas détruit.
Curieusement le week end où elle a pris sa décision j'ai ressenti un apaisement. Je veux dire que je vivais avec une tension dans le corps et dans la tête sans m'en rendre compte. Bizarre. Mais j'ai été aussi profondément triste. J'ai pleuré... souvent, le soir. Je contenais la journée et le soir devant ma glace, je me laissais allé quelques minutes.... ça soulage, ça vide.
Mais cette rupture ne m'a pas détruit. J'ai continué à vivre : j'ai revu des amis, me suis organisé des sorties, retrouver ma famille et surtout, surtout, je me suis immédiatement inscrit au club de voile.
Cela faisait un an, que je les voyais des bateaux sur le lac et que j'avais envie d'essayer.... mais je me l'interdisais.

Et puis j'ai reçu votre mail, une graine..... qui a germé dans mon esprit. 
J'avais en moi cette question : mes besoins étaient ils normaux? en demandais-je trop? 
Elle me laissait entendre ça.
Alors avec la disparition de cette tension en moi, votre mail sur la dépendance, je me suis aperçu que oui j'étais dépendant, amoureusement dépendant. J'ai vécu célibataire pendant 4 ans, j'ai eu des occasions de rencontres mais elles ne me plaisaient pas et puis j'ai rencontré Marie : nous avions tellement de centres d'intérêts communs que j'ai cru trouver la septième merveille du monde.
Et puis mes angoisses de fin d'amour, cette lucidité sur la fin inéluctable du bonheur lui ont fait peur. Mes enfants aussi lui ont fait peur. Elle aussi avait ses angoisses. Alors elle s'est progressivement désengagée et ça a réveillé ma dépendance affective;

Votre mail est arrivé au bon moment dans mon introspection. Il m'a ouvert les yeux : plutôt que de voir la faute chez l'autre j'ai regardé en moi. Oui j'ai été dépendant : je m'interdisais de faire de la voile, je bossais pour elle, j'étais au petit soin.
Mais en faite c’était devenu étouffant pour elle. Et moi je me sentais soumis. J’étais dépendant, soumis.
Il y a des degrés dans la dépendance : je n'ai pas ressenti l'angoisse de la solitude. Je me suis tout de suite reconnecté à ce que j'aime : les sports de sensation mais aussi les spectacles de danse, mes amis , ma famille. D'autres sources de joie. Marie était devenue ma source unique. Et c'est moi qui est crée cette situation. Mais je ne m'en veux pas. J'étais malgré tout sincère, éperdument amoureux et je me suis perdu.
Aujourd'hui je me découvre, je sais qu'il y a en moi une part d'homme aventurier, qui affronte ses peurs. Mais je ne suis pas que ça : j'aime aussi ma famille et j'ai toujours envie de partager ma vie avec une compagne, j'ai toujours envie d'aimer et de me sentir aimer. Mais je sais que la dépendance vient d'un manque d'amour de soi, d'une méconnaissance de sa propre valeur. Marie était centrée sur elle, trop de mon point de vue.

Et j'étais trop centré sur elle. Il y a une balance à trouver. Aujourd'hui je me sens profondément exister de part les activités que je mène. Je peux rester des week ends seul et je me sens bien.... Mais, il y a un mais.... (...). J'ai fait des week end sympas où j'ai surfé les vagues, visité l'archipel de Chausey, j'étais bien et heureux de ces instants. Mais le soir en rentrant, j'enviais mes compagnons de week ends qui allaient retrouver leur compagnes. Voilà c'est ça l'équilibre : avoir du temps pour soi pour ensuite être content de retrouver l'autre.
Je crois aussi que nous avons tous besoin de se sentir aimé. C'est un besoin comme celui de manger, boire, dormir.
Mais il ne faut pas s'aimer au travers du regard de l'autre.
Votre mail m'a été utile. Merci.
Vos post sur google+ sont intéressant aussi.
Continuez.
En vous souhaitant une bonne continuation

Wisdom which will allow me to look at me without fear but with acceptance .. in compassion .. This will make it possible for me not to be judgmental ..

And my mind will track towards acceptance of impermanence ...

vendredi 21 mars 2014

Huit façons de devenir maître de soi

1. Évitez de rendre le monde extérieur responsable de vos déboires avec la vie. Vous seul pouvez exercer un contrôle sur vos pensées et sur vos actes, personne ne pourra le faire à votre place.

2.Inutile de vous faire des reproches si vous ne vous sentez pas maître de vous. Faites de votre mieux, il faut du temps pour acquérir cette maîtrise.

3.Soyez conscient des moments où vous endossez ou cherchez à endosser le rôle de victime.
J'ai été moi-même dans cette situation et il m'a fallu un travail considérable pour prendre conscience que l'autre n'était en rien responsable de ma situation.

4.Soyez conscient que si vous êtes responsable, vous n'êtes en rien coupable. C'est un sentiment inutile. Vous n'êtes pas plus coupable de ce que vous êtes que de ce que vous faites. Mais vous êtes responsable de ce que vous faites avec ce que la vie vous a donné. Se blesser ou blesser l'autre est un choix.

5.Apprivoisez votre pire ennemie "la voix dans la tête" qui vous prédit le pire, toujours.

6.Cherchez les bénéfices secondaires qui vous poussent à agir contre vous-même. Ex. En étant victime, je retrouve la place de "l'enfant maltraité" que j'ai été et donc l'attention ou l'apitoiement des autres... Pas très glamour faut l'avouer!

7.Déterminez ce que vous souhaitez vivre et passez à l'action sans délai. N'attendez pas que les choses viennent à vous. Vous risqueriez d'attendre longtemps. La vie est belle, il se passe toujours quelque chose de beau autour de vous.

8.Prenez conscience de l'infinité des choix qui s'offrent à vous. Ayez une vision plus large du monde dans lequel vous vivez, quel que soit le domaine (sentimental ou professionnel). Autorisez-vous à être heureux. Osez!
Empruntez le chemin qui vous mènera à la paix et à l'amour avec vous-même et avec les autres.

Avec tout ça l'on devient légers comme de petits oiseaux insouciants


mercredi 19 mars 2014

La connaissance de soi, un impératif

« Vous ne pouvez vous libérer de ce 
que vous ne connaissez pas »

Seulement, il ne s’agit pas de connaissance intellectuelle, mais de l’appréhension directe des phénomènes en question donc de nos émotions, de nos peurs, de l'ignorance de notre grandeur.

La seule véritable manière de connaître la réalité d’une émotion est d’en faire l’expérience en pleine conscience, c'est à dire en étant pleinement concentré sur ce qui se passe dans le corps au moment où cela a lieu. Ne pas fuir dans d'autres activités, voir d'autres pensées, mais regarder en face la douleur, jusqu'à ce que peu à peu elle se désagrège.

Repoussez vos limites jour après jour en dépit de toutes les angoisses que vous allez devoir affronter.
Sortez de votre zone de confort, éliminez les "je ne peux pas", "j'aurais du", "si seulement"...
Soyez seul responsable de votre vie.

Oui, il peut être rassurant d'être avec un individu qui ne "peut pas" se passer de vous, qui est "prêt à toutes les soumissions", "tous les désaveux de soi", "toutes les frustrations" pour être aimé de vous.

Quelle valeur a-t-il/elle?
Si cet être vous rassure par sa faiblesse et sa soumission, sa faible estime de lui/elle-même, son renoncement à ses envies, à ses besoins, il ne vous renvoie pas pour autant une image noble, grande et mature de vous-même.

Vous ne méritez pas mieux, voilà ce qui résonne en vous.
En réalité vous avez une image de vous-même si dégradée que vous vous contentez de cela.

Quelle est votre valeur?
Au fond de chacun de nous vit recluse notre noblesse, notre grandeur, notre joie profonde. Un être autonome et digne. Tôt ou tard il voudra être entendu et tant que vous refoulerez, vous vous sentirez inaccompli. Déprimes, déviances, addictions, insomnies feront votre lit quotidien.

Mais cela ne dure qu'un temps.
Prenez conscience qu'être fort ce n'est pas assujettir l'autre, ni s’assujettir mais contrôler ses propres émotions, ses peurs. La maturité spirituelle et affective vient de ce que l'on choisit l'autre en étant conscient qu'il/elle est lui aussi indépendant et n'est pas prêt à se détruire pour vous garder.
Vous en ressortirez plus fort.
Vous sentirez combien vous avez du pouvoir sur vous même et cela vous remplira de confiance et d'estime de vous.

Quelle joie de se dire: "je suis fort/e car j'ai rejeté une situation qui ne me convenait pas", mais à laquelle j'étais arrimé. Sentez le pouvoir qui émerge de vous.
Vous êtes fort car vous êtes responsable de votre vie.
Le véritable pouvoir est celui que vous exercez sur vous et non sur les autres. Celui là est le petit pouvoir des hommes/femmes sans pouvoir.


"L'inaction engendre le doute et la peur. L'action engendre la confiance et le courage. Si vous voulez vaincre votre peur, ne restez pas assis à la maison à y penser. Sortez et mettez-vous au travail". - Dale Carnegie



lundi 17 mars 2014

Mieux gérer vos émotions et non les refouler

Méthode 1 sur 3: Action

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1
Contrôlez votre respiration.  Chez chacun de nous, la colère induit une augmentation du rythme cardiaque et de la pression sanguine dans nos veines, c'est d'ailleurs pourquoi quelqu'un qui a tendance à rapidement se mettre en colère possède un risque plus élevé de développer une maladie cardiaque.
Mais attention, le refoulement de la colère est également un agent fortement pathogène. Il faut donc trouver "l’attitude juste" si chère à Maître Suzuki. Résultat? Modifiez votre respiration.
La colère et l'anxiété "fonctionnent" mieux lorsque elles manquent d'oxygène... avec des inspirations plus courtes, plus rapides et moins profondes qu'à l’accoutumée.
Enrayez ce processus.
  • Pausez votre souffle pendant 5 secondes après une longue expiration. 
  • Inspirez doucement, jusqu'à ce que vos poumons soient pleins d'air et qu'il ne soit plus possible pour vous d'en inspirer plus.
  • Expirez ensuite encore plus doucement (essayez de compter jusqu'à 10 lors de votre expiration par exemple). 
  • Pendant votre expiration, imaginez qu'un sentiment de relaxation remplit votre corps, en commençant par vos doigts de pieds et en finissant au sommet de votre crâne.
  • Continuez à faire cela en vous concentrant sur cette expiration qui devrait calmer vos maux. 
    La panique est associée à des inspirations courtes, rapides et peu profondes ; la colère quant à elle est associée à des inspirations longues et forcées ;
    La quiétude est elle associée à des inspirations lentes et profondes et finalement, le bonheur est associé à de longues inspirations et expirations. 
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    Gardez la tête haute. Littéralement. Si on vous disait qu'une personne déprimée était assise dans la pièce d'à côté, comment l'imagineriez-vous dans votre esprit ? Pour vous, serait-elle assise dans un coin, recroquevillée sur elle-même et avec un regard dans le vide ? Ne bougerait-elle pas beaucoup ? C'est probablement ce à quoi vous avez pensé. Nos humeurs se manifestent chez nous de façon physique. Ainsi, changer votre façon de vous tenir vous aidera à changer votre humeur. Oui, l'inverse fonctionne a
    • Les personnes heureuses et sûres d'elles marchent avec les épaules en arrière et la tête haute. Le font-elles de façon consciente ? La réponse est non, mais retenez que tout est lié, dans notre corps. Il vous reste donc juste à vous lever, regarder droit devant vous et marcher comme ces personnes : c'est alors votre esprit qui écoutera votre corps et non pas l'inverse.
    • Pensez à faire de l'exercice. Combien de fois avez-vous déjà entendu parler de personnes qui partent faire un jogging pour chasser leurs idées noires ?  En effet, toute l'endorphine libérée dans votre corps lorsque vous courrez va vite faire disparaître tous vos tracas.
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    Allez faire une promenade. Le sens de cette métaphore est que pour contrôler vos émotions, il vous faut contrôler ce qui vous entoure. Sortez et faites quelque chose d'autre. Si par exemple vous sentez que la tristesse commence à vous envahir, levez-vous et allez à la recherche de nouveaux stimuli. Vous devez littéralement forcer votre esprit à se divertir.
    • Au début, c'est normal, vous ne voudrez pas faire quoi que ce soit. En effet, vous aurez surement l'impression de vous sentir mieux en restant assis là et en laissant cette tristesse ou cette colère vous consumer de l'intérieur. Vous ne pouvez pas rester là et laisser vos émotions faire ce qu'elles veulent de vous ! Prenez votre téléphone et appelez un ami, écoutez de la musique bien rythmée ou encore allez simplement faire des courses. Soyez votre propre source de distraction.
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    4
    Méditez. Depuis longtemps, la méditation est reconnue comme étant un excellent moyen d'apaiser nos sens et de mettre en sourdine le monde qui nous entoure. En effet, elle permet de débarrasser notre esprit de tout le négatif qui s'y trouve et elle vous permettra également de mieux vous concentrer à l'avenir, même lorsque vous ne méditez pas. De plus, elle permet de faire taire vos pensées négatives et vous permet de vous détacher de votre ego.
    • En d'autres termes, elle permet de détacher votre flux de conscience du "moi" et elle place ce dernier à l'extérieur de vous. Des recherches scientifiques utilisant des techniques comme l'imagerie du cerveau et des examens par IRM ont montré que les experts en méditation arrêtent de penser à eux-mêmes et ont moins tendance à se faire dépasser par leurs émotions, et ce à n'importe quel moment de la journée.
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    Levez-vous du bon pied. Personne ne se lève en se disant "Aujourd'hui, je vais vraiment passer une journée affreuse". En fait, la plupart des personnes se réveillent en ne pensant même pas à la journée qui les attend. Je vous propose tout de même quelque chose à essayer sur vous même. Répétez-vous cela tous les matins en vous levant : "Aujourd'hui sera une bonne journée !" Ainsi, vous commencerez votre journée en prenant la vie du bon côté.
    • Essayez d'être aussi gentil et positif que possible avec les gens qui vous entourent. Donnez-vous également des petites tâches à accomplir au cours la journée. Par exemple "Aujourd'hui je devrais sourire à cet homme ou à cette femme que j'apprécie vraiment depuis longtemps". Atteindre vos objectifs, même s'ils sont petits, peut vous donner une sensation de satisfaction et, mieux encore, de contrôle sur votre vie.
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    Parlez de ce que vous ressentez. Le meilleur moyen de passer à autre chose lorsque quelque chose vous tracasse est d'en parler, même si celui qui écoute est votre chien par exemple. Parler de ce qui vous tracasse vous aide à clarifier vos esprits et tend à aider votre cerveau à trouver des solutions pour régler ces problèmes.
    • Il arrive que parler à d'autres personnes nous aide à nous rendre compte à quel point nous pouvons être ridicules. Répéter ce qui vous tracasse donne à votre histoire un caractère concret qu'elle n'avait pas jusqu'à présent et en plus, elle est alors mise en face d'autres problèmes bien réels et bien souvent beaucoup plus graves aussi. D'un seul coup, le fait que votre copain vient de vous larguer ne semble plus si grave que ça lorsqu'on le compare au fait que le père de votre meilleure amie à un cancer.

Méthode 2 sur 3: Réflexion

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    Voyez plus loin. D'habitude, lorsque nos émotions prennent le dessus, nous perdons pied. Nous perdons un certain sens de la réalité et nous nous faisons complètement consumer par le moment présent. À cause de cela, nous semblons oublier qu'il existe un futur et encore pire, nous semblons oublier que nous-mêmes savons que l'avenir sera meilleur. Demandez-vous "Qu'en sera-t-il de ma colère demain ? Dans une semaine ? Dans un mois ?". Cela vous aidera à vous rendre compte du caractère vraiment éphémère qui accompagne ces moments de colère, de tristesse, de stress, etc.
    • Il nous est déjà tous arrivé (ou bien nous arrivera) de faire quelque chose dans notre vie que nous regrettons quelques temps après (des fois même des choses qui peuvent avoir de sérieuses conséquences) simplement car en tant qu'humain, nous nous laissons des fois mener à la baguette par nos émotions. Si vous êtes en colère, pensez à ce que vous ressentirez demain si vous gérez mal votre colère aujourd'hui. S'il s'agit plutôt d'un problème d'anxiété, allez de l'avant, pensez à l'avenir. Dans six mois, cet événement aura-t-il encore de l'importance pour vous, dans votre vie ? Regardez plus loin que "là, maintenant, tout de suite" et vous verrez la forêt cachée par les arbres et vous vous sentirez apaisé(e) et ce qu'importe ce que vous ressentiez il y a juste quelques secondes.
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    Voyez les choses sous un nouvel angle. Voir les choses sous un nouvel angle dans le sens : changez votre perception des choses. En effet, vous vous trouvez dans une situation et avez laissé votre cerveau l'interpréter ; tout ce qu'il vous reste à faire est de la réinterpréter différemment, la voir sous un autre angle. Forcez-vous à voir cette situation sous un nouvel angle, racontez-vous une nouvelle histoire (après tout, tout se passe dans votre tête, non ?) et vous génèrerez automatiquement une réponse émotionnelle différente.La "réalité" ou du moins notre perception de la réalité, est malléable. Changez-la pour changer vos réponses émotionnelles.
    • Disons par exemple que vous êtes au bar et que vous vous trouvez en plein milieu d'un échange assez agressif avec une de vos connaissances. Vous avez déjà tous les deux un peu bu et ni vous ni lui ne semblez prendre les bonnes décisions. Soudain, il se met à insulter votre mère. "Sérieusement ?". L'espace de quelques secondes vous avez envie de lui coller votre poing dans la figure, ça lui apprendra à parler de votre mère comme ça, mais vous y réfléchissez à deux fois et arrivez à cette conclusion : ce type n'a jamais rencontré votre mère et votre mère n'a rien à voir dans cette histoire - la logique du type en face de vous est donc vraiment loin d'être parfaite. À ce moment, est-il vraiment nécessaire de frapper un type de son genre ? Oh, vraiment, des blagues sur votre mère, c'est si gamin et débile. Résultat, vous décidez plutôt de lui donner l'adresse d'un spécialiste pour qu'il aille consulter.
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    Placez vos émotions dans une "boîte". Cette théorie dit que, à n'importe quel moment, dès que vous sentez de la colère, de la tristesse, etc. s'emparer de vous, il vous faut créer une boîte imaginaire en réponse à ces émotions et les visualiser en train de rentrer dans cette boîte. Une fois qu'elles sont toutes rentrées à l'intérieur, le couvercle de la boîte se referme et elle est scellée à jamais. Ces émotions ne sont alors "plus accessibles".
    • Une fois toutes vos émotions dans la boîte, faites-la exploser ! Faites-la exploser dans votre esprit et toutes les émotions qui s'y trouvaient auront alors disparu. Utilisez votre imagination comme un moyen de défense. Vous et seulement vous, avez cette capacité de choisir vos pensées - et ces mauvaises pensées-là font à présent partie du passé.
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    Nourrissez l'autre tigre. Encore une métaphore. Lisez cette histoire :
    "Il était une fois un vieil homme qui gardait chez lui un grand nombre d'espèces d'animaux. Mais son petit-fils était tout particulièrement intrigué par ces deux tigres qui vivaient ensemble dans une cage. Les deux tigres avaient pourtant deux tempéraments complètement opposés : l'un était calme et savait se contrôler alors que l'autre était imprévisible, agressif, violent et vicieux. "Est-ce qu'il leur arrive de se battre grand-père ?" demanda alors le petit-fils. "Il arrive qu'ils se battent oui", dit finalement le grand-père. "Et c'est lequel qui gagne grand-père ?" et le grand-père lui répondit "Cela dépend du tigre que j'ai le mieux nourri ".
    • Vous comprenez ? Ces tigres vous représentent, tous les deux. Commencez à penser à vous-même en terme de deux parties - une qui représente l'instinct animal qui sommeille en chacun de nous et l'autre qui sait qu'on ne peut pas seulement écouter cet instinct animal. Une des choses qui magnifie la condition humaine est justement cette capacité à nous analyser et à nous surveiller. Lorsque vous vous rendez compte que vos émotions ne sont pas celles de la personne que vous êtes, vous serez alors capable d'y répondre en voyant les choses sous un autre angle, l'angle du tigre qui est calme et qui sait se contrôler et non celui du tigre fougueux.

Méthode 3 sur 3: Le savoir qui se cache derrière tout cela

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    Sachez que cela est possible. Réglons ce problème en premier : il est possible de contrôler vos émotions. Demandez simplement aux chercheurs de l'université du College London de Londres. Lors d'une récente étude on a découvert qu'une partie de notre cerveau qui semblait jusqu'à présent être utile pour le contrôle de nos mouvements s'avère en fait surement être un centre du contrôle de nos émotions et de nos réponses à ces émotions
    • Dans la plupart des études précédentes, on demandait aux cobayes soit de se forcer à ressentir une certaine réponse émotionnelle ou bien au contraire de l'inhiber. Cependant, cette étude ne fonctionnait pas vraiment pour notre vie de tous les jours - après tout, il est très rare qu'un inconnu nous demande de but en blanc de supprimer nos émotions. Nous décidons, grâce à des procédés qui fonctionnent à notre insu, de ressentir ou non certaines émotions. Et ces récentes études nous montrent que les gens en sont également capables de façon consciente ; en effet lors de cette étude de l'université College London de Londres, les cobayes ont réussi à contrôler à leur guise leurs propres émotions. 
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    Apprenez à mieux vous connaître. Cela peut sembler un peu bête pour certains, voire totalement ridicule pour d'autres, mais essayez de vous détachez de vous-même, de votre ego. Observez alors les "plans" que suivent vos émotions ; essayez d'avoir conscience de ce qui déclenche chez vous telle ou telle émotion. Vous trouverez dans cette étude de vous-même un sentiment d'honnêteté envers vous-même qui pourrait vous aider à résoudre un grand nombre de questions que vous vous posez.
    • Si vous remarquez à un moment que vos émotions sont très fortes lorsque vous pensez à quelque chose de particulier ou bien lorsque quelque chose de particulier se produit, demandez-vous pourquoi.
      Quel est le nœud du problème ? Qu’est-ce qui, en vous-même, vous a poussé à penser qu'il était raisonnable de se comporter ainsi ? Comment avez-vous l'impression que vous "devez" réagir ? Pourquoi cela serait-il mieux comparé à la réaction que vous avez eue ?
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    Pensez à votre santé affective. Nous sommes tous humains et il est franchement impossible de ne pas ressentir d'émotions ; en fait, ces émotions sont même bonnes pour notre santé. Pendant des milliers d'années, elles ont permis à nous, êtres humains, de survivre et elles le font même encore aujourd'hui, toute proportion gardée bien sûr. Nous avons tous des besoins et ces besoins nécessitent d'être satisfaits pour nous permettre d'être heureux. Si en ce moment même vous n'êtes pas heureux, demandez-vous pourquoi. Pour être en bonne santé sur le plan affectif, chacun d'entre nous a besoin d'avoir quelques besoins de base satisfaits :
    • Nous devons nous sentir dans un climat de sécurité dans le monde qui nous entoure.
    • Nous avons besoin de sentir que nous avons notre propre "territoire", afin d'avoir accès à cette notion d'appartenance.
    • Nous devons donner et recevoir de façon régulière des marques d'attention et de considération qui soient de qualité et qui soient positives.
    • Nous avons besoin d'avoir un sentiment de contrôle sur notre propre vie.
    • Nous avons besoin de nous sentir membres d'une plus large communauté.
    • Nous avons besoin d'un réseau social de qualité grâce auquel nous pouvons profiter des gens qui nous entourent - en terme d'amitié, d'amour, d'amusement et d'intimité.
    • Nous devons nous sentir en sécurité et compétents dans le rôle que nous jouons dans la vie des autres.
    • Nous avons besoin de nous sentir mis au défi sans pour autant être dépassés afin d'éviter de stagner et de tomber dans l'ennui.
      • Si l'un des ces besoins vous semble ne pas être satisfait dans votre vie, demandez-vous ce que vous pourriez faire pour changer cela. Quelles activités pourriez-vous commencer pour sortir de votre routine quotidienne ?
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    Cherchez à accepter vos émotions. Bon, bien sûr, si vos émotions vous poussent à pleurer en permanence ou bien à vous sentir exténué et frustré alors oui, il serait peut-être bon d'apprendre à les contrôler. Mais sinon, même si vos émotions vous rendent un peu mal à l'aise, cela ne veut pas dire pour autant qu'elles ne sont pas bonnes pour vous - en fait, il y a surement même une bonne raison pour que vous ressentiez ces émotions.
    • Être triste est normal - cela arrive à chacun d'entre nous. J'ai bien dit : chacun d'entre nous. Pleurer n'est pas seulement réservé aux filles et avoir des émotions n'est pas un signe de faiblesse. Prenez du recul si vos émotions vous empêchent d'être heureux. Mais un plus gros problème se dessine si vous vous ajoutez vous-même du stress supplémentaire, car vous n'acceptez pas vos émotions. Cependant, à la question “accepter mes émotions et les laisser transparaître m'aiderait à régler ce problème", seul vous pouvez répondre.

Conseils

  • Ignorer vos émotions et les réprimer n'induit pas le contrôle de vos sentiments : tôt ou tard, comme une bombe à retardement, toutes ces émotions réprimées vous explosent à la figure. Faites face à ces émotions lorsqu'elles apparaissent dans votre esprit.
  • souvent, les émotions ont juste besoin de temps pour passer. Accepter le fait que certaines émotions ne disparaissent pas en un claquement de doigts vous aidera à aller mieux. C'est la répétition qui fait le maître.
  • Écoutez de la musique reposante et centrez-vous sur les sensations de l'air qui caresse l'intérieur des narines. Vous constaterez combien cette méthode vous apaise et peut même vous endormir.
  • Consommez peu d'alcool, de caféine ou tout autre stimulant, car elles renforcent les effets des émotions. 

jeudi 13 mars 2014

Nos émotions nous mentent

Nous croyons que les émotions reflètent notre personnalité, notre identité profonde. En réalité, elles peuvent nous empêcher d’être vraiment nous-même. Le psychanalyste Serge Tisseron, qui publie Vérités et Mensonges de nos émotions, nous explique comment elles fonctionnent.


s émotions ont longtemps inspiré de la méfiance, mais aujourd’hui, c’est plutôt le contraire. On ne les voit plus comme un danger. Nous les savons aussi indispensables que l’air que nous respirons ou les relations qui nourrissent nos échanges quotidiens. De nombreuses théories psychologiques nous invitent d’ailleurs à cultiver notre sensibilité, à explorer nos trésors émotionnels et à les instaurer en guides de nos vies. Les émotions ne mentent jamais, nous assure-t-on. Pourtant, loin de refléter notre vraie personnalité, certaines d’entre elles sont entrées en nous par effraction. Il vaut mieux apprendre à les reconnaître parce qu’elles n’ont aucune légitimité à orienter notre existence.

Elles naissent dans la confusion

L’ambiguïté des émotions vient des conditions de leur naissance. Le bébé, qui n’a pas le mode d’emploi du monde, intériorise les émotions de ses proches. Par exemple, il tombe, ne pleure pas, mais observe le visage de sa mère pour savoir comment réagir. Si elle est inquiète, il se met à pleurer, mais si elle sourit, il est rassuré et sourit à son tour. Il ne s’agit pas de télépathie. L’enfant lit les émotions dans le corps de l’adulte : par des mimiques, des postures, des gestes, un ralentissement ou une accélération du rythme cardiaque, une rougeur ou une pâleur qui s’inscrit sur le visage.
Mais il arrive que les émotions d’un parent soient complètement déplacées par rapport à une situation. Par exemple, j’ai connu un enfant qui avait peur chaque fois qu’on l’emmenait au square. En fait, il avait grandi avec une grand-mère qui associait cet espace à un traumatisme grave vécu dans son enfance. Il avait intériorisé cette émotion et l’éprouvait à chaque fois qu’on l’y emmenait. Et bien entendu, il n’était pas disponible à tous les plaisirs qu’il aurait pu y prendre. Sa grand-mère ne l’avait évidemment pas obligé à éprouver les mêmes choses qu’elle. Il l’avait fait spontanément parce qu’il l’aimait beaucoup et qu’il était très sensible à ce qu’elle éprouvait.

Elles peuvent être imposées par la force

Parfois, nous sommes obligés de ressentir certaines émotions. C’est le cas de l’enfant qui doit se réjouir d’un déjeuner chez une grand-mère sévère, ou d’un week-end avec une belle-mère ou un beau-père qu’il déteste ! Le risque est qu’il fasse tellement bien semblant qu’il finisse par oublier que ces émotions lui ont été imposées.
On le voit chez les enfants maltraités. L’adulte couvre son forfait en prescrivant des émotions à sa victime. Il lui dit par exemple : “C’est pour ton bien”, ou “C’est de ta faute.” L’enfant, qui devrait ressentir de la colère, se sent redevable ou honteux. Parfois, c’est pire encore. Il cache sa rage derrière une affection de commande, qu’il reporte plus tard sur des personnes qui le font souffrir : il croit aimer ceux qui le maltraitent.

Elles servent à garder l’autre en soi

Si nous intériorisons si bien les émotions d’un autre, c’est parce que c’est souvent une manière de rester avec lui, de le garder en soi. Par exemple, pendant très longtemps, j’ai eu peur de téléphoner. Je devais me faire violence pour passer le moindre coup de fil. Je n’arrivais jamais à décrocher le combiné. Un jour, j’ai réalisé que mon père avait cette peur : il était incapable de téléphoner. J’ai compris que ce n’était pas par peur de téléphoner que j’hésitais à le faire, mais que je m’angoissais exactement comme mon père pour ne pas le laisser seul avec sa peur et sa solitude. Et ma crainte du téléphone a cessé tout de suite ! Après, j’ai inventé d’autres façons d’être avec mon père, sans m’obliger à revivre des émotions qui lui étaient propres.

Elles semblent plus vraies que nature

On a souvent tendance à penser que plus un souvenir est chargé d’émotions, plus il a des chances d’être vrai. C’est ce qui a conduit des femmes, il y a quelques années aux Etats-Unis, à intenter un procès à des hommes de leur famille parce qu’elles avaient cru retrouver en psychothérapie le souvenir d’un abus sexuel. Elles en étaient convaincues parce qu’elles vivaient des émotions, des sensations et des états corporels qui semblaient prouver ces sévices. Même leurs thérapeutes y croyaient ! Mais l’immense majorité des procès a prouvé que ces viols n’avaient pas pu avoir lieu.
Cela s’explique très bien si nous faisons intervenir la proximité émotionnelle qu’un enfant entretient avec ses parents. J’ai vu plusieurs fois cela en psychothérapie. Une personne tourne autour de l’idée d’avoir vécu un traumatisme sexuel, et parfois elle découvre autre chose : elle a intériorisé, quand elle était enfant, des sensations, des émotions et des états du corps évocateurs de tels sévices parce qu’elle était en contact répété avec un parent qui les avait lui-même subis et y pensait sans cesse. Si les femmes américaines qui ont été déboutées de leur plainte n’avaient pas subi de sévices sexuels, je mettrais ma main au feu que, dans beaucoup de cas, un adulte très proche d’elles en avait souffert, notamment leur mère.
Parfois, un drame vécu à une génération précédente conduit à s’identifier non pas à une victime mais à un agresseur. Je pense à un homme qui, depuis l’âge de 15 ans, était ravagé par l’angoisse d’avoir violé une fillette. En réalité, il n’avait fait que la prendre dans ses bras et la serrer un peu fort. Rien de plus. Mais la certitude de l’avoir violée ne le quittait pas. C’est sa mère qui lui révéla finalement que quelqu’un avait en effet été victime d’abus sexuels dans la famille : sa demi-sœur, et l’abuseur était son propre père ! Les faits avaient eu lieu un an avant la naissance du garçon. Il avait évidemment pressenti le drame familial, mais comme il n’avait pas pu comprendre que cela avait eu lieu dans le passé familial, il l’avait projeté dans sa propre histoire. Parfois, certains sont même terrorisés à l’idée qu’un malheur les submerge alors que cela est arrivé à l’un de leurs ascendants, mais qu’on le leur a caché.
Dans toutes ces situations, une personne confond une histoire de famille avec un drame intime. Tout passe par les émotions que l’enfant perçoit dans son entourage, qu’il s’approprie, et autour desquelles il se construit ensuite des histoires. Du coup, il s’agit d’être très prudent. La certitude émotionnelle d’avoir vécu tel ou tel traumatisme prouve bien qu’un événement de ce type a eu lieu, mais c’est parfois à une génération précédente.

Elles s’échangent et se changent

La plupart des individus ont des idées bien arrêtées sur les émotions qui les lient à leur père et à leur mère. On entend souvent prononcer des jugements tranchés au début d’une psychothérapie : “Mon père est un homme formidable, je l’admire énormément”, ou “Ma mère est odieuse, je la hais.” Mais au fur et à mesure que l’on parle de son histoire, on découvre souvent que ces émotions en cachent d’autres. La tendresse et l’idéalisation peuvent notamment dissimuler l’hostilité. Ou bien l’agressivité cache un attachement très intense et angoissant. C’est en parlant de nos émotions que nous découvrons celles que nous éprouvons vraiment derrière celles qui leur servent de masque.
Comment faire la distinction entre nos émotions personnelles et celles qui sont comme des corps étrangers à l’intérieur de nous ? C’est simple : les émotions étrangères sont toujours intenses, répétitives et souvent inadaptées, comme des colères inexplicables ou des crises de larmes irrépressibles. Mais surtout, elles s’accompagnent souvent de l’impression de ressembler à quelqu’un qui nous était très proche.
Cessons de penser que ces émotions font partie de notre caractère. Souvent, c’est en réalité le caractère d’un autre que nous avons repris à notre compte, ou bien il s’agit d’émotions qui ont été introduites de force en nous sans que nous nous en souvenions. Apprenons à faire la différence entre celles qui sont le reflet de nos goûts et de nos désirs, et celles qui témoignent des états d’âme d’un autre, installés en nous à notre insu.
Il est possible de s’en défaire
Nous pouvons aussi aider les autres dans ce domaine. Par exemple, lorsque nous observons des angoisses ou des tendances dépressives chez un proche et que nous retrouvons les mêmes émotions chez sa mère ou son père, nous pouvons lui dire que, peut-être, il a hérité d’un malaise qui n’est pas le sien.
Nous sommes trop enclins à croire que les émotions qui nous habitent nous appartiennent pour la simple raison que nous sommes habitués à elles. Cessons de penser que si nous sommes émotifs, anxieux, tristes ou depuis longtemps effrayés par la vie, nous ne pouvons rien y faire. En connaissant mieux l’histoire de notre famille, en interrogeant nos proches, en réussissant à nous poser les bonnes questions, nous pouvons nous défaire des émotions qui ne nous appartiennent pas vraiment. »

Trois idées vraies

Nos émotions ne sont pas spontanées 
Pour construire sa vie émotionnelle et les traits principaux de son caractère, l’enfant intériorise les émotions de son entourage.
Une émotion peut en cacher une autre
Certaines servent de masque à ce que nous éprouvons vraiment.
Elles doivent être décodées
Particulièrement invivables et répétitives, elles peuvent révéler l’existence d’un secret de famille inavouable.


dimanche 9 mars 2014

Antoine de Saint – Exupéry

"C'est une folie de haïr toutes les roses parce qu'une épine vous a piqué, d'abandonner tous les rêves parce que l'un d'entre eux ne s'est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu'une a échoué … "
« C'est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu'une vous a trahi, de ne plus croire en l'amour juste parce que l’un d'entre eux a été infidèle, de jeter toutes les chances d'être heureux juste parce que quelque chose n'est pas allé dans la bonne direction ... »
" Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ ... "

Antoine de Saint – Exupéry

Le traumatisme et la symbolisation

http://www.psychiatriemed.com/videos/38-2007--devenir-des-maltraitances-infantiles/130-le-traumatisme-et-la-symbolisation-pr-rene-roussillon.html

samedi 8 mars 2014

Les traumatismes de l'enfance

traumatisme enfance


La plupart des chercheurs en psychologie s’accordent pour dire que les traumatismes 
de la petite enfance (à savoir ceux qui surviennent avant l'âge de huit ans) sont à l'origine de beaucoup de dépressions et de troubles anxieux, ainsi que de nombreuses maladies émotionnelles et psychologiques.


Les traumatismes sévères pourraient même altérer la physiologie du cerveau. En effet, les épisodes de stress intenses laissent leurs empreintes et affectent l’adulte car ils laissent des souvenirs et des pensées négatives qui envahissent la personnalité. Mais de récentes recherches ont aussi démontré que les traumatismes de l’enfance pouvaient entraîner une diminution des capacités à résister au stress :

« Une étude de l'Université McGill de Montréal montre que les abus et maltraitances laissent une empreinte chimique dans le cerveau. Il s'agit d'une modification de gènes dont l'enfant a besoin pour se construire un système de défense contre le stress. Une fois modifiés par l'expérience de l'abus sexuel, ces gènes restent altérés toute la vie, rendant les victimes très vulnérables aux stress de l'existence.

En plus des événements traumatisants, (violence, abus sexuels, abandon…), il faut prendre en compte les interactions destructrices et répétées avec les adultes : humiliations, comportements effrayants, manque d’affection et de compassion de la part d'autrui, négligence envers la santé mentale et physique de l'enfant...

Le divorce des parents fait bien sûr aussi partie des événements qui peuvent traumatiser un enfant. 
Quelles sont les actions - ou les "inactions" - de la part des parents ou tuteurs des enfants qui les font douter de leur valeur ? La critique, le manque de compliments, le fait de ne jamais écouter ses opinions, ou de ne pas s'intéresser à ses activités ou à ses amis, la mise à l'écart, l'isolement. Les encouragements sont essentiels à la sécurité affective et l'absence de rétroaction positive peut être extrêmement dommageable pour l’estime de soi. 
Parmi les facteurs de stress figurent la violence domestique et l'intimidation, y compris l’incapacité à enrayer l'intimidation exercée par les frères et sœurs. Une absence de règles cohérentes et de frontières contribue aussi à donner à l’enfant un sentiment d’insécurité. 
Le point à retenir est que l'interaction traumatique doit être répétée pour causer des dommages durables, à l’exception bien sûr des événements les plus extrêmes.  La gifle occasionnelle ne causera probablement pas de traumatisme permanent. Le modèle permanent de châtiment corporel en causera presque certainement.

Il faut aussi ajouter à ceci la pauvreté et la discrimination raciale (cette dernière est un facteur de certaines formes de schizophrénie). Un déménagement est souvent traumatisant pour un enfant (il est lié à un taux de suicide plus élevé chez l'adulte). Le fait de devoir s’adapter à une famille recomposée est aussi parfois difficile ! 
Les événements uniques sont le plus souvent oubliés par les très jeunes enfants, mais ils restent présents sous forme de fantômes de l’esprit. 
Leurs souvenirs sont ressentis inconsciemment, ils influencent nos pensées, croyances et actions, mais ils sont rarement conscients. Des événements traumatiques précoces peuvent se manifester de manière à nous faire croire que ce sont d'autres événements qui nous ont marqués !

Les conséquences des traumatismes de l'enfance :

- Symptômes d’anxiété, faible estime de soi, dépression, pensées suicidaires,
- Instabilité ou insensibilité émotionnelle, personnalité borderline, impulsivité, colère, automutilation,
  dépendance à la drogue, désordres alimentaires,
- Difficultés sociales, comportements antisociaux, problèmes d’attachements, manque de compétences sociales, isolement, délinquance ou criminalité,
- Difficultés d’apprentissage,
- Problèmes physiques, maladies psychosomatiques, mortalité plus élevée.

Mais ce qui importe de retenir à propos des traumatismes de l'enfance est que, dans un environnement sûr et favorable dans lequel les besoins fondamentaux de l'enfant - sécurité physique et sécurité affective -sont satisfaits, les dégâts que causent alors les traumatismes et les abus sont considérablement atténués et allégés. 


Des relations sûres et fiables sont une composante essentielle dans la guérison des effets des traumatismes de l'enfance à l'âge adulte, et créent un environnement dans lequel le cerveau peut en toute sécurité commencer le processus de guérison. 

Article inspiré des travaux CHRISTINE HEIM, Ph.D. Emory University: Traumatisme dans l’enfance et sensibilité au stress à l’âge adulte CHRISTINE HEIM, Ph.D. Emory University, États-Unis (Publié sur Internet en août 2009