samedi 8 mars 2014

Les traumatismes de l'enfance

traumatisme enfance


La plupart des chercheurs en psychologie s’accordent pour dire que les traumatismes 
de la petite enfance (à savoir ceux qui surviennent avant l'âge de huit ans) sont à l'origine de beaucoup de dépressions et de troubles anxieux, ainsi que de nombreuses maladies émotionnelles et psychologiques.


Les traumatismes sévères pourraient même altérer la physiologie du cerveau. En effet, les épisodes de stress intenses laissent leurs empreintes et affectent l’adulte car ils laissent des souvenirs et des pensées négatives qui envahissent la personnalité. Mais de récentes recherches ont aussi démontré que les traumatismes de l’enfance pouvaient entraîner une diminution des capacités à résister au stress :

« Une étude de l'Université McGill de Montréal montre que les abus et maltraitances laissent une empreinte chimique dans le cerveau. Il s'agit d'une modification de gènes dont l'enfant a besoin pour se construire un système de défense contre le stress. Une fois modifiés par l'expérience de l'abus sexuel, ces gènes restent altérés toute la vie, rendant les victimes très vulnérables aux stress de l'existence.

En plus des événements traumatisants, (violence, abus sexuels, abandon…), il faut prendre en compte les interactions destructrices et répétées avec les adultes : humiliations, comportements effrayants, manque d’affection et de compassion de la part d'autrui, négligence envers la santé mentale et physique de l'enfant...

Le divorce des parents fait bien sûr aussi partie des événements qui peuvent traumatiser un enfant. 
Quelles sont les actions - ou les "inactions" - de la part des parents ou tuteurs des enfants qui les font douter de leur valeur ? La critique, le manque de compliments, le fait de ne jamais écouter ses opinions, ou de ne pas s'intéresser à ses activités ou à ses amis, la mise à l'écart, l'isolement. Les encouragements sont essentiels à la sécurité affective et l'absence de rétroaction positive peut être extrêmement dommageable pour l’estime de soi. 
Parmi les facteurs de stress figurent la violence domestique et l'intimidation, y compris l’incapacité à enrayer l'intimidation exercée par les frères et sœurs. Une absence de règles cohérentes et de frontières contribue aussi à donner à l’enfant un sentiment d’insécurité. 
Le point à retenir est que l'interaction traumatique doit être répétée pour causer des dommages durables, à l’exception bien sûr des événements les plus extrêmes.  La gifle occasionnelle ne causera probablement pas de traumatisme permanent. Le modèle permanent de châtiment corporel en causera presque certainement.

Il faut aussi ajouter à ceci la pauvreté et la discrimination raciale (cette dernière est un facteur de certaines formes de schizophrénie). Un déménagement est souvent traumatisant pour un enfant (il est lié à un taux de suicide plus élevé chez l'adulte). Le fait de devoir s’adapter à une famille recomposée est aussi parfois difficile ! 
Les événements uniques sont le plus souvent oubliés par les très jeunes enfants, mais ils restent présents sous forme de fantômes de l’esprit. 
Leurs souvenirs sont ressentis inconsciemment, ils influencent nos pensées, croyances et actions, mais ils sont rarement conscients. Des événements traumatiques précoces peuvent se manifester de manière à nous faire croire que ce sont d'autres événements qui nous ont marqués !

Les conséquences des traumatismes de l'enfance :

- Symptômes d’anxiété, faible estime de soi, dépression, pensées suicidaires,
- Instabilité ou insensibilité émotionnelle, personnalité borderline, impulsivité, colère, automutilation,
  dépendance à la drogue, désordres alimentaires,
- Difficultés sociales, comportements antisociaux, problèmes d’attachements, manque de compétences sociales, isolement, délinquance ou criminalité,
- Difficultés d’apprentissage,
- Problèmes physiques, maladies psychosomatiques, mortalité plus élevée.

Mais ce qui importe de retenir à propos des traumatismes de l'enfance est que, dans un environnement sûr et favorable dans lequel les besoins fondamentaux de l'enfant - sécurité physique et sécurité affective -sont satisfaits, les dégâts que causent alors les traumatismes et les abus sont considérablement atténués et allégés. 


Des relations sûres et fiables sont une composante essentielle dans la guérison des effets des traumatismes de l'enfance à l'âge adulte, et créent un environnement dans lequel le cerveau peut en toute sécurité commencer le processus de guérison. 

Article inspiré des travaux CHRISTINE HEIM, Ph.D. Emory University: Traumatisme dans l’enfance et sensibilité au stress à l’âge adulte CHRISTINE HEIM, Ph.D. Emory University, États-Unis (Publié sur Internet en août 2009





2 commentaires:

  1. Il manque le nom de l'auteur et les sources de ce documents !

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    1. Merci pour l'attention portée à cet article. Il s'inspire des travaux de C.H. ci-dessous les références.
      Traumatisme dans l’enfance
      et sensibilité au stress à l’âge adulte
      CHRISTINE HEIM, Ph.D.
      Emory University, États-Unis
      (Publié sur Internet en août 2009

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