mercredi 30 octobre 2013

La religion source d'inspiration pour les managers? 2ème partie

Transformer l’émotion en énergie. Les grandes religions puisent toutes leurs enseignements dans des histoires humaines, voire dans la psychologie. Le bouddhisme place même la connaissance des émotions au centre de la démarche spirituelle. Il invite chacun à transformer les cinq émotions de base – l’ignorance, le désir, la colère, l’orgueil et la jalousie – en énergie positive. 
En s’attaquant à son ignorance, le manager va développer la clarté des messages. 
En travaillant sur le désir, il encouragera sa créativité. 
La colère peut se transformer en esprit de négociation, l’orgueil en sens de l’écoute, la jalousie en bienveillance» (...).
La vie monastique en exemple. Les managers lorgnent aussi du côté de la vie en collectivité, pratiquée par toutes les religions depuis des millénaires. Chez les bénédictins, par exemple, la spiritualité est fondée sur la fidélité de la communauté à l’égard de ses membres et sur l’engagement de ceux-ci envers la communauté, dans un même objectif : le service – service de Dieu et service des hommes. La règle de saint Benoît, code fondateur de l’ordre, associe clairement solidarité et épanouissement. Dans un monastère, chacun a droit à l’erreur et nul ne doit être exclu. Saint Benoît voit dans l’économie, qu’il appelle «organisation de la maison», une condition essentielle au bon fonctionnement de la communauté. Pour lui, la vie spirituelle de tout un chacun dépend aussi de l’environnement matériel. Si la responsabilisation et l’expression des talents sont encouragées, la règle exige que l’on donne à tous les outils et les moyens nécessaires pour réaliser leur travail : «Nul ne soit contristé au sein du monastère».
L’entreprise, œuvre de création. Cette visée collective, les entrepreneurs croyants la revendiquent haut et fort. Comme Bernard Devert, qui incarne l’interpénétration de l’entrepreneuriat et de la spiritualité. La trentaine venue, alors qu’il est promoteur immobilier à Lyon, il va voir le cardinal Decourtray pour lui exprimer un souhait un peu iconoclaste : devenir prêtre tout en demeurant «dans le monde». Aujourd’hui, à 66 ans, il est un curé parfaitement inséré dans le monde économi­que, fondateur et président de l’association Habitat et humanisme, qui emploie 250 salariés et 2 700 bénévoles autour d’une vision solidaire du logement. A ses yeux, la défini­tion de l’entreprise ne coïncide pas seulement avec celle du code civil : se rassembler en vue de partager des bénéfices. Elle est aussi l’expression d’une quête de sens. «Créer une entreprise – acte difficile, particulièrement en France –, c’est participer à la Création, affirme-t-il. Surtout quand on s’attache à respecter des valeurs comme l’écologie, l’investissement durable et res­pon­­sable, l’économie sociale et solidaire.»

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