vendredi 6 février 2015

APPRENDRE À VIVRE SEUL


PAR PAOLA SCEMAMA-ITTAH 
















Bébé, on naît avec l'intime conviction que notre mère est venue au monde en même temps que nous. Si on pleure, elle vient tout de suite nous donner à manger, changer notre couche ou encore nous tenir compagnie
Voilà ce que tout être humain éprouve à la naissance : être à deux.
Le premier moment de solitude viendra donc avec la découverte de la non-exclusivité de notre existence. On remercie " papa " pour cette entrée en matière dans l'essence même de la solitude !La séparation est donc vécue très tôt et de manière différente pour chaque individu en fonction des relations familiales. On distinguera 2 types de solitude: la solitude objective (l'isolement social) et la solitude subjective (le sentiment douloureux d'être seul).Apprendre à vivre seul, c'est tout d'abord savoir quelle solitude fait partie de notre quotidien, et, une fois identifiée, surmonter cet isolement ; qu'il soit social ou émotionnel.
L'isolement social:L'isolement social croit avec l'âge et devient de plus en plus important dans une société industrialisée qui nous fait courir derrière un cercle lucratif et non plus social. L'isolement social dépendant de nos dépenses dans nos loisirs et sorties, il s'accentue avec un milieu socio-économique faible. Dans ce cas, le meilleur remède à la solitude reste encore la communication. En effet, il faut chercher à cumuler le maximum d'échanges, avec le plus de personnes possibles.
Le sentiment de solitude:Sans aller jusqu'à la dépression il existe un sentiment d'abandon. Il s'agit d'une détresse émotionnelle, la sensation qu'un vide nous envahit parce que la personne dont nous dépendions nous a quitté, de gré ou de force.
Ce sentiment peut coexister avec un entourage amical ou familial bien fourni. Il ne dépend que de notre ressenti, on se sent bien souvent incompris.
Ainsi, bien vivre seul revient à ne plus dépendre de quelqu'un ou quelque chose (boulot, jeux, amis): trouver la plénitude en soi. Pour dépasser cette solitude négative, il faut acquérir une maturité affective qui fait qu'on apprend à se ressourcer par soi-même et non plus que par l'autre.
La positive attitude:Car après tout, la solitude peut être un choix aussi. En effet, en plus de la solitude forcée, il existe celle que l'on a choisi, celle qui nous aide à grandir, qui fait que " je " suis JE. La solitude est le plus court moyen pour se connaitre, connaitre ses valeurs et permettre l'épanouissement à deux.
Pour être bien à deux, il faut auparavant être bien seul. En effet, comment puis-je combler une personne si je ne suis pas déjà comblé moi-même ? Car être en couple n'est pas forcément synonyme de bonheur, comme la solitude ne désigne pas automatiquement une malédiction.
Bien vivre seul:Avec l'acquisition de la maturité, nous apprenons à nous connaitre, à faire de nous un être conscient que les déceptions font partie de la vie et ne sont pas une finalité. Au fur et à mesure, que nous franchissons des étapes difficiles, nous augmentons notre capital " confiance en soi ", et l'autre devient de moins en moins dangereux, de moins en moins un objet de dépendance. Ainsi, c'est l'expérience même de la vie, les déceptions autant que les bonheurs, qui nous permettent de nous construire en tant qu'être plus fort et sûr de lui.
A mesure que nous avançons dans la vie, la solitude s'impose à nous plusieurs fois c'est à nous de savoir la saisir : si on la subit, elle nous détruit ; en revanche la solitude qu'on accepte, nous construit.
Les 10 commandements d'une solitude positive :
1. Accepter d'être seul.
2. Tirer le meilleur d'une situation d'échec : " ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ".
3. Est heureux celui qui sait se contenter.
4. En moi, je trouve mon identité personnelle.
5. Arrêter de fantasmer une relation passée, ou un(e) probable partenaire.
6. Créer des situations d'échanges, de rencontres
7. Diversifier vos activités : trouver de nouveaux loisirs.
8. Retrouver les petits plaisirs de la vie : lecture, traîner au lit, un soda frais
9. Ne pas se laisser-aller
10. Se fixer des objectifs atteignables. Le bonheur c'est de les atteindre !
Vivre sa solitude c'est l'apprivoiser, c'être capable de trouver en soi, et non pas en l'autre, les ressources nécessaires pour surmonter une épreuve douloureuse.

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