lundi 10 novembre 2014

Courage, lisons un peu de concept!






Par Camille Loty Malebranche 
Prendre sa revanche sans se venger, voilà la voie supérieure et transcendante de celui qui, tout en exigeant justice, vainc la souffrance de l’affront subi, en lui opposant des valeurs mélioratives et humaines dont le méchant injustement offensant est dépourvu dans son pathologique déficit d'humanité qui fait mal, sa criante petitesse morale qui agresse, son dégradant, cruel vice de sous-homme malfaisant. Opposer au failli de l'essence humaine qui offense, les splendeurs morales, intellectuelles et spirituelles qui humanisent, voilà, la puissance de la juste revanche.


La vraie revanche est saine et gracieuse car voie correctrice qui peaufine la victoire sur le méchant en démantelant la méchanceté, en prouvant que l’infamie de l’offenseur peut être noyée par la justice, sans prendre le chemin du mal subi. Quant à la vengeance, nous disons que toute vengeance est passablement grossière, parce qu’engluée dans le mal qu’elle prétend pourfendre. La revanche transcende le mal par le bien, alors que la vengeance s’enfonce dans la haine. L’homme de la revanche n’est donc point le revanchard de la connotation coutumière - le revanchard étant un malade de vengeance qui veut voir souffrir celui qui l’a offensé – l’homme de la revanche saine manifeste le bien et fait payer par la justice le coupable agresseur. Mais dans cet écheveau où l’homme fait ses chienneries immondes à son semblable, il ne faut jamais confondre la défense préventive avec la vengeance, puisqu’il faille en certaines circonstances frapper avant pour se protéger. La vengeance est l’acte par lequel une ex victime assène le même coup subi alors que l’agresseur d’hier, est désormais hors d’état de nuire. C’est sans doute juste car sans repentance et justice réparatrice, le mal passé reste encore présent et la blessure subie ne cicatrise point; mais c’est quand même tout autant malsain car faire le mal, est toujours insane pour la conscience spirituelle profonde de l’Homme. Combattre le mal, les armes à la main, n’a rien de malsain et est même un devoir dans des circonstances où des malfaiteurs au pouvoir, menacent jusqu’à l’humanité d’autrui par la servitude, par l’ordre pervers qu’ils établissent, imposent et entretiennent en séquestrant les institutions.
La revanche, pour y revenir, c’est comme un chant de transcendance au-dessus de la mare boueuse des pathologies de l’offenseur minable, le pitoyable agresseur, qui voit de ses yeux misérables, lui collé dans ses miasmes gluants et fétides, la brillance céleste de l’homme de la revanche propulsant des valeurs supérieures que lui, le sale animal primitif, ne peut imaginer pas même dans ses rêves.

La revanche saine, c'est refuser le niveau du revanchard vulgaire, rejeter le bas niveau de connivence promiscuitaire avec le malfaiteur, qui serait de répéter par la vengeance, ses mêmes insanités; c’est, par l'action bienfaisante et divinement inspirée, qui renverse le mal subi et montre le chemin de la justice, rendre à l’offenseur ou agresseur naturellement insensé, l’infamie de son non sens, lui faisant abreuver jusqu’à la lie, sa non humanité trop engluée dans sa misère, trop enténébrée, pour se juger elle-même, se repentir et s’excuser. C'est dénoncer par la splendeur de la justice et de la bonté, la laideur et l'inessentialité inhumaine du méchant, le néant pur et simple d’humanité de toute injustice sciemment infligée au prochain.         
 CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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