Oeuvre de Fabienne Verdier
L'acte de peindre est à mon sens éminemment spirituel en ce qu'il nous force à dépasser nos peurs en nous exposant à nos propres yeux et à ceux de l'autre, en prenant le risque de l'incompréhension et/ou du rejet. L'acte de peindre c'est tenter avec détermination de trouver en soi le sacré et ainsi de nous transcender.
Maître Daisetz Teitaro Suzuki(1870-1966) disait: "Zazen ou la mort". Autrement dit, tout sauf continuer cette vie sans me trouver, sans trouver mon "Soi" et me libérer. Ne pas chercher son "Soi" c'est accepter que notre vie se passe au plus loin de nous-même. Vivre à côté de ce que nous portons de plus beau en nous sans jamais le devenir.
Maître Daisetz Teitaro Suzuki(1870-1966) disait: "Zazen ou la mort". Autrement dit, tout sauf continuer cette vie sans me trouver, sans trouver mon "Soi" et me libérer. Ne pas chercher son "Soi" c'est accepter que notre vie se passe au plus loin de nous-même. Vivre à côté de ce que nous portons de plus beau en nous sans jamais le devenir.
L'acte de peindre, s'apparente en cela au travail thérapeutique. On a une toile (l'individu), des matières (la souffrance et les différents actes qui nous blessent, nos traumatismes) et des outils (les différentes approches thérapeutiques et spirituelles dont le Zen).
Peindre c'est déjà exposer, c'est s'exposer. L'on cherche à dépasser à travers l'exposition de nos abîmes, de notre moi, de nôtre ego d'où proviennent nos peurs et nos avarices, les blessures infligées à nous-même et à l'autre. Peindre est une quête permanente de vérité, une quête du Soi.
Mais la beauté et l'apaisement n'arriveront qu'avec le don de Soi. L'acte de parole et l'acte de peindre se rejoignent en cela. Peindre et parler c'est accepter de donner.
Mais la beauté et l'apaisement n'arriveront qu'avec le don de Soi. L'acte de parole et l'acte de peindre se rejoignent en cela. Peindre et parler c'est accepter de donner.
J'approche souvent la toile, comme j'aimerais toujours approcher les êtres, dans le don, sans la peur. Je la regarde, immobile, elle semble muette et patiente, dans l'attente de se révéler tel qu'elle a toujours été... car tout y est déjà, latent.
Il ne me reste qu'à lui transmettre ce dont elle a besoin pour exister pleinement, poursuivre sa route de manière autonome.
Par l'acte de peindre je transmets à l'autre, toile, de quoi exister, en puisant en moi. Et ce faisant je chemine vers ma propre réalisation.
Est-ce de la vanité?
Est-ce de l'altruisme?
L'acte de peindre est éminemment thérapeutique...
Il ne me reste qu'à lui transmettre ce dont elle a besoin pour exister pleinement, poursuivre sa route de manière autonome.
Par l'acte de peindre je transmets à l'autre, toile, de quoi exister, en puisant en moi. Et ce faisant je chemine vers ma propre réalisation.
Est-ce de la vanité?
Est-ce de l'altruisme?
L'acte de peindre est éminemment thérapeutique...
Cela prend du temps.
Sao Doyen
Sao Doyen
"Le plus dur, c’est de s’accommoder de nos faiblesses devant la tâche immense à accomplir. Savoir se retirer doucement, simplement, sans faire de bruit. L’apaisement, la musique du silence, la lumière, un espace de régénérescence nécessaire à la revitalisation du corps et de l’esprit. Dès que l’on sent l’effort à l’œuvre, il faut s’arrêter, car le tableau suintera le labeur et la mort. Dans ces jours maussades, ces moments de désarroi intense, je me demande même si tout cela vaut la peine. Si cet acharnement dans la répétition infinie de l’acte de peindre n’est pas pur masochisme. Et si toutes ces tentatives de transmission de la vie n’étaient que vanité. Le mouvement interne, ce baromètre de l’être, n’est pas toujours au beau fixe. Il a même une maligne constance au changement incessant. La constance de l’impermanence. Alors, je sacralise l’attente. L’attente du retour d’une ferveur à peindre où l’impossible est balayé d’un coup de pinceau par une vacuité retrouvée. Puis, un matin quelle douce allégresse quand le nuage se dissipe et que la main retrouve la foi…”
Extrait de l’entretien de Charles Juliet avec Fabienne Verdier (paru chez Albin Michel, 2007)
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