mardi 24 mars 2015

L’ACCEPTATION DE SOI



Comment peut-on s’accepter au milieu des messages et des critiques de la société et trouver l’amour de soi simplement tel que l’on est ?


La clé de cette question réside dans votre relation avec vous-mêmes. C’est en fait la clé de tout. Vous êtes appelés à réviser votre relation avec vous-mêmes.
Vous êtes appelés à reconquérir une manière de voir le monde basée sur l’amour de soi, au lieu de vous observer à partir d’un point de vue extérieur imaginé et de vous évaluer de l’extérieur.
La façon dont votre relation à la beauté physique a évolué — en particulier dans certaines parties du monde occidental, mais en réalité cela existe à un certain niveau dans l’ensemble de la société — est basée sur la conscience-de-soi. Et la conscience-de-soi est quelque chose qui se développe naturellement au cours du développement de l’enfant.
Le développement psychologique naturel d’un enfant comporte une période au cours de laquelle il ne peut saisir la perspective d’une autre personne. Avant d’atteindre l’âge de la conscience-de-soi, les enfants voient le monde à partir de leurs propres yeux. Il ne leur apparaît pas encore que d’autres personnes voient les choses différemment d’eux car il ne réalisent pas complètement que les autres sont entièrement séparés d’eux.
En grandissant, les enfants évoluent et finissent par reconnaître la séparation qui existe entre eux et les autres, au moins dans la forme humaine. Puis à un certain point en cours de route il apparaît à l’enfant que les autres ont une perspective différente de la leur. Cela plante la graine de la conscience-de-soi et après un certain temps — pour autant que l’enfant se développe de manière saine — l’enfant se rend compte que d’autres personnes peuvent le voir, qu’une personne présente dans la même pièce peut le regarder et le voir d’une manière à laquelle il n’avait jamais pensé auparavant.
L’enfant se rend alors compte qu’il est surveillé, ce qui constitue une partie utile et saine de son développement. Mais avec les messages de la société qui comportent beaucoup de critiques, de jugement et de normes sociales sur ce à quoi vous devriez ressembler, sur la manière dont vous devriez agir, ou sur ce que vous devriez ressentir, ce point de vue extérieur devient une incarnation de la critique de la société.
Quand un enfant considère le point de vue des autres, il prend globalement la critique qu’il a déjà rencontrée dans la société et la voit dans la perspective qu’il prête en imagination à quelqu’un d’autre.
Par exemple, si on a dit à un enfant que pour être gentil il doit être calme, quand cet enfant développe la conscience de soi et se rend compte qu’une autre personne est en train de le regarder, il s’imagine que l’autre personne le juge en fonction de son calme pour savoir s’il est gentil. Il n’est pas intrinsèquement vrai qu’un enfant gentil soit un enfant calme, et il n’est pas toujours vrai qu’une personne donnée soit en train de juger cet enfant. Mais l’enfant recueille ces messages, les amalgame et développe un point de vue imaginaire qui lui est extérieur.
Ce point de vue externe imaginé, ce qu’il imagine que d’autres personnes voient en lui, devient un moyen par lequel cet enfant s’auto-discipline. Tous les messages rencontrés qui lui disent ce qu’il devrait être se transforment en un sentiment que quelqu’un est toujours en train de l’observer et de le juger. Par conséquent, l’enfant commence à avoir l’impression que sa valeur dépend de la façon dont les autres pourraient le voir et de ce qu’ils pourraient penser de lui. C’est ainsi que vous commencez à perdre votre sens de soi et à vous perdre dans la recherche d’une validation externe de votre valeur, ainsi que pour vous connaître vous-mêmes.
Lorsque vous vous retrouvez à l’âge adulte en vous sentant obligés d’adopter une certaine allure conforme aux normes sociétales, vous vous êtes tellement perdus dans cette perspective qui vous est extérieure qu’il vous est difficile de parvenir à votre lieu d’amour intérieur. Il y a tant de pas à faire pour revenir à vous, pour revenir à la maison, que vous ne pouvez pas vraiment retrouver votre chemin.
Soyez doux avec vous-mêmes en ceci. Cette perspective externalisée, ce genre de conscience de soi, sont très soigneusement orchestrés par différentes sociétés dans le but d’amener les citoyens à se comporter de certaines manières. Vous n’avez pas affaire à quelque chose de simple ici, vous avez affaire à un mécanisme qui a été mis en place dans les sociétés à travers le monde depuis des centaines, sinon des milliers, de générations pour vous amener à vous sentir mal et à vous comporter en conséquence.
Ce n’est pas un mince exploit de vous heurter à ceci dans votre esprit et votre cœur, et cependant la réponse reste relativement simple.
Vous devez commencer à voir le monde à partir de vos propres yeux et cesser d’imaginer comment le monde vous voit.
Un premier pas en ce sens consiste à commencer à former votre esprit à penser différemment au sujet de chaque situation dans laquelle vous vous retrouvez. Vous devrez peut-être commencer par le faire une fois par jour et vous finirez par le faire tout le temps. La façon de commencer est de planifier un événement auquel vous allez participer — un cours, une réunion, un déjeuner avec un ami — n’importe quoi.
Planifiez un événement où vous allez pratiquer cela. Décidez à l’avance afin de pouvoir être préparés. Lorsque vous arrivez à cet événement, avant d’entrer, décidez que chaque fois que vous vous demandez comment les gens vous voient ou chaque fois qu’il se trouve que tout le monde vous regarde, vous allez prendre une grande respiration, essayer d’ignorer cette pensée et vous concentrer immédiatement sur ce que vous voyez. Vous allez vous poser la question « Qu’est-ce que je vois maintenant ? Que suis-je en train de remarquer maintenant ? »
Regardez autour de vous et voyez tout à partir de votre propre point de vue. Ne laissez pas votre esprit s’occuper de ce que vous imaginez que les autres voient. Continuez à vous demander « Qu’est-ce que je vois ? Quels vêtements porte mon ami ? Quelles sont les couleurs de la pièce ? Est-elle chaude ou froide ? Les gens semblent-ils heureux ou tristes ? »
Continuez simplement à vous poser toutes les questions qui vous viennent à l’esprit afin de continuer à regarder les événements qui vous entourent à partir de votre propre point de vue.

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