La saine Revanche, une alternative morale à la Vengeance.
Par Camille Loty Malebranche
Prendre sa revanche
sans se venger, voilà la voie supérieure et transcendante de celui qui, tout en
exigeant justice, vainc la souffrance de l’affront subi, en lui opposant des
valeurs mélioratives et humaines dont le méchant injustement offensant est
dépourvu dans son pathologique déficit d'humanité qui fait mal, sa criante
petitesse morale qui agresse, son dégradant, cruel vice de sous-homme
malfaisant. Opposer au failli de l'essence humaine qui offense, les splendeurs
morales, intellectuelles et spirituelles qui humanisent, voilà, la puissance de
la juste revanche.
La vraie revanche est saine et gracieuse car voie correctrice
qui peaufine la victoire sur le méchant en démantelant la méchanceté, en
prouvant que l’infamie de l’offenseur peut être noyée par la justice, sans
prendre le chemin du mal subi. Quant à la vengeance, nous disons que toute
vengeance est passablement grossière, parce qu’engluée dans le mal qu’elle
prétend pourfendre. La revanche transcende le mal par le bien, alors que la
vengeance s’enfonce dans la haine. L’homme de la revanche n’est donc point le
revanchard de la connotation coutumière - le revanchard étant un malade de
vengeance qui veut voir souffrir celui qui l’a offensé – l’homme de la revanche
saine manifeste le bien et fait payer par la justice le coupable agresseur.
Mais dans cet écheveau où l’homme fait ses chienneries immondes à son
semblable, il ne faut jamais confondre la défense préventive avec la vengeance,
puisqu’il faille en certaines circonstances frapper avant pour se protéger. La
vengeance est l’acte par lequel une ex victime assène le même coup subi alors
que l’agresseur d’hier, est désormais hors d’état de nuire. C’est sans doute
juste car sans repentance et justice réparatrice, le mal passé reste encore
présent et la blessure subie ne cicatrise point; mais c’est quand même tout
autant malsain car faire le mal, est toujours insane pour la conscience
spirituelle profonde de l’Homme. Combattre le mal, les armes à la main, n’a
rien de malsain et est même un devoir dans des circonstances où des malfaiteurs
au pouvoir, menacent jusqu’à l’humanité d’autrui par la servitude, par l’ordre
pervers qu’ils établissent, imposent et entretiennent en séquestrant les
institutions.
La revanche, pour y revenir, c’est comme un chant de
transcendance au-dessus de la mare boueuse des pathologies de l’offenseur
minable, le pitoyable agresseur, qui voit de ses yeux misérables, lui collé
dans ses miasmes gluants et fétides, la brillance céleste de l’homme de la
revanche propulsant des valeurs supérieures que lui, le sale animal primitif,
ne peut imaginer pas même dans ses rêves.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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